Thứ Ba, 28 tháng 8, 2012

(10) LES ORIGINES DE L'INFLATION DU VIETNAM D'APRES L'APPROCHE MONETARISTE

Bài viết cũ của tôi:
Lạm phát theo tiếp cận trọng tiền:

(10) LES ORIGINES DE L'INFLATION DU VIETNAM D'APRES L'APPROCHE MONETARISTE:
 
Section iV - Les besoins sociaux objectifs après les guerres - le troisième facteur de la détermination des dépenses budgétaires

            Les besoins sociaux objectifs du gouvernement vietnamien de l'après-guerre sont nombreux. C'est aussi le phénomène qui se produit dans d'autres pays après la guerre car l'effet de déplacement des dépenses budgétaires se prolonge jusqu'après la guerre et la guerre influence clairement les dépenses budgétaires à la période immédiate de l'après-guerre[1]. Ces pressions de la société sur les dépenses budgétaires  soient encore allégées en période 1976-84 grâce au fait que le Vietnam est encore dans la situation de guerre et de tension militaire. Dans le chapitre III, nous analyserons les besoins de reconstruction de l'infrastructure. Cette section se limite à analyser les besoins sociaux objectifs concernant les composantes principales des dépenses budgétaires courantes, qui se composent de l'éducation, de la santé, des services sociaux et de l'appareil administratif, et concerne la croissance de la population.

    1- La croissance de la population et les depenses budgetaires

            Les dépenses budgétaires et l'inflation au Vietnam ont les caractères communs avec la situation produite dans les autres pays en développement: la pression des dépenses budgétaires résultée des demandes objectives d'une économie sous développée, notamment après les guerres cruelles[2]. D'après Peacock et Wiseman (1961), deux parmi les facteurs influençant directement aux dépenses budgétaires sont la croissance démographique et le changement de prix[3]. De plus, les dépenses budgétaires sont affectées non seulement par l'augmentation de la population, mais aussi par le changement de sa composition et l'urbanisation[4]. Ce paragraphe se limite dans l'étude de l'impact de l'évolution démographique.


            A) La croissance de la population
            D'après la Banque Mondiale (1996), le taux de croissance de la population du Vietnam durant la période 1971-80 est de 2,3%, en particulier, il est de 2,4% en période 1976-80, c'est à dire il y a une augmentation du taux de croissance de la population après les guerres[5]. Ce phénomène est appelé l'effet de rattrapage dans les théories démographiques[6].
            1) La population du Vietnam augmente très rapidement à l'époque de l'après-guerre selon le mécanisme de rattrapage démographique que l'on observe généralement à la fin d'une guerre[7]. En réalité, sorti de la guerre avec les français 1954, le Vietnam a un taux de croissance de la population de 3,8% en période 1955-60 alors que ce taux était toujours à 2,3% en période 1931-43 et 1944-54. Après la guerre vietnamo-américaine 1975, la population passe de 47,6 millions en 1975 à 52,5 millions en 1980, soit un accroissement de 2,53% par an. Ce taux est très élevé par rapport au niveau moyen des pays en développement à faible revenu[8]. La Banque Mondiale estime que le taux de croissance démographique de 2,2% du Vietnam est équivalent au niveau de certains pays du Sud-Est asiatiques, tels que la Thaïlande, l'Indonésie, Myanmar et les Philippines, mais très supérieur à celui de la Chine (1,3%) ou Srilanka (1,5%), qui ont le taux de femme alphabétisé égal au Vietnam[9].
            Cependant, si on regarde les statistiques officielles du gouvernement vietnamien, il y a un phénomène particulier à expliquer. Le tableau 2.17 montre que le taux de croissance de la population du Vietnam baisse en période 1960-65, demeure au niveau élevé en période 1965-75 et ensuite baisse rapidement en période 1976-1990. En revanche, le taux de croissance de la population durant la période 1991-1995 est particulièrement élevé. Ainsi, le taux de croissance démographique du Vietnam est le plus élevé en période de guerre (65-75) tandis qu'en période de l'après-guerre et durant de guerre de petite envergure (1976-85), il chute fortement, contraire à la théorie de rattrapage.

         Tableau 2.17: L'évolution de la population du Vietnam (millions personnes, et %)

 1960
 1965
  1970
  1975
  1980
  1985
  1990
 1995
- Population
  30,2
  34,9
  41,1
   47,6
  53,7
  59,9
  66,2
  76,0

55-60
 61-65
 66-70
 71-75
 76-80
 81-85
 86-90
 91-95
- Taux de croissance
  20,3
  15,8
 17,6
  16,0
  12,8
  11,4
  10,6
  14,5
Source: Vietnamese Financial Economic Data 1955-1986 et Statistical Yearbook, 1996, GSO

            Fforde et Goldstone (1995) ont expliqué l'évolution de la population du Vietnam comme suit: En fait, le taux de croissance de la population du Vietnam a tendance à la baisse, après avoir atteint 3,1% par an dans les années soixante, il réduit à 2,7% par an dans les années 1970 grâce à trois facteurs importants, d'abord, la chute du taux de natalité, ensuite, la mort de 1,5-2 millions de personnes pendant les guerres de la fin des années 60 à la fin des années 70, et enfin, durant la période 1975-79, le départ d'environ 750 milles personnes à l'étranger[10]. Selon eux, le taux de natalité brut du Vietnam chute de 3,8% en 1970 à 3,5% en 1980 et 3,1% en 1990 tandis que celui de mortalité diminue proportionnellement de 1,5% à 1,1% et 0,9%; donc, en période 1980-95, le taux de croissance de la population du Vietnam est de 2,1% par an, avec un taux de natalité de 3,1% et une chute rapide du taux de mortalité[11].
            Pourtant, d'après la Banque Mondiale, il faut ajouter le rôle de la politique de planification de l'Etat vietnamien ainsi que le faible taux de masculin dans la réduction du taux de natalité de l'après-guerre. En fait, le taux masculin sur féminine du Vietnam n'est que de 92%, avec les trois raisons: 1) le taux de mortalité masculin trop élevé causé par les guerres consécutives, 2) la plupart des vietnamiens quittant le pays après 1975 sont masculins, et 3) il n'y a pas de discrimination en défaveur des femmes dans le régime de la santé et de la nutrition. Par conséquent, le taux de porter enceinte réduit, notamment pour les veuves et femmes solitaires[12]. Le nombre d'enfant d'une femme vietnamienne, réduit de 4,5 en 1983 à 3,9 en 87 et 3,8 en 89, est au niveau bas par rapport aux pays à revenu par tête équivalent au Vietnam, mais il demeure important car le taux de mortalité infantile du Vietnam est très bas par rapport à ces pays[13].
            Depuis les réformes 1989, les dépenses budgétaires aux services de planification familiale et de contraception au Vietnam diminuent considérablement alors qu'elle sont déjà très faibles par rapport au standard asiatique[14]. Bien que l'aide étrangère ait compensé une partie de cette chute,  les dépenses ne rencontrent pas la démande qui est progressivement élevée. On voit clairement la chute de nombre des nouvelles personnes qui acceptent de prendre les mesures de contraception, et de nombre des personnes utilisant déjà les moyens de contraception. C'est une des conséquences de la politique de la réduction des dépenses budgétaires et de la qualité des services de planification familiale[15]. Par conséquent, le taux de croissance démographique a vite augmenté en période 1990-1995.
            2) Le Vietnam a toujours un taux de dépendance (le ratio des gens âgés de 0 à 14 ans et plus de 60 ans par cent habitants) très élevé dès 1976. Seuls les enfants âgés de 0 à 14 ans occupe une proportion de 39% de la population et cela est le résultat de 35 années de guerre 1945-79[16]. C'est aussi une cause majeure vis-à-vis le budget car il crée une charge importante aux dépenses budgétaires.
            3) L'une des caractères démographiques importantes du Vietnam est la distribution démographique illégalitaire, plus de 90% de la population vivent sur une surface de moins de 20% de la superficie du pays[17]. Le taux d'urbanisation (population urbaine en pourcentage de la population totale) a baissé en période 1976-1990. En fait, il monte de 7,15% en 1931 à 11% en 1955 et 21,5% en 1975. Cependant, ensuite, il baisse à 19,1% en 1980 et 19% en 1985. Cette baisse est expliquée par les trois faits: d'une part, la plupart des paysans au Sud quittant leur terre en période de l'urbanisation forcée avant 1975, reviennent à la campagne après la guerre[18], d'autre part, la politique d'immigration de l'Etat, avec l'envoi des gens en ville à la campagne et au montagne pour développer les zones de nouvelle économie, et enfin, les gens en ville quittent le pays à l'étranger.
            En fait, à l'époque, l'objectif du gouvernement est de réduire le taux de croissance de la population et de redistribuer la population à la fois, donc les programmes d'immigration sont déployés dès 1976, déplacer les gens du Nord vers le Sud, surtout vers le Haut Plateau du Centre, ils créent beaucoup de charges au budget[19]. Entre 1976 et 1990, environ 5 millions de personnes sont immigrées dans le cadre de ces programmes, dont 3 millions ont envoyées vers de nouvelles zones économiques, et l'une des conséquences de ce mouvement de population est la chute du taux d'urbanisation du Vietnam de 21,5% en 1975 à 20,4% en 1990[20]. Le taux d'urbanisation n'augmente que depuis 1986, avec une vitesse lente, mais il baise de nouveau en période 1991-93, à cause de la politique d'attribution de terres aux familles paysans, les gens en ville reviennent à la campagne pour recevoir la terre. Depuis 1994, on voit une tendance faible à augmenter le taux d'urbanisation, il ne revient qu'au niveau de 1990 en 1996, c'est à dire inférieur à celui de 1975.
           
            B) L'impact budgétaire de la croissance démographique 

            La relation directe en la croissance démographique et les dépenses budgétaires est compliquée et incertaine, mais on peut croit certainement que le changement du taux de croissance démographique influence les dépenses budgétaires par tête[21]. L'impact de la croissance de la population peut être considérable vis-à-vis les dépenses budgétaires; même dans le cas où l'output augmente, mais l'output par tête n'accroît pas à cause de l'accroissement de la population, une croissance démographique exige l'accroissement des dépenses budgétaires vis-à-vis les services supplémentaires[22]. Cette remarque semble très convenable aux pays sous développés avec un taux de croissance démographique élevé comme le Vietnam.
            L'expérience anglaise après les deux grandes guerres mondiales montre clairement l'effet de déplacement: les dépenses budgétaires par tête augmentent fortement aux périodes de guerres, ensuite, elles baissent en période de l'après-guerre, mais leur envergure reste au niveau plus élevé que celui d'avant les guerres[23]. Au Vietnam, on voit un phénomène similaire.
            1) Les dépenses budgétaires en terme réels par tête en baisse considérable en période 1976-80. D'une part, le tableau 2.2 indique que les dépenses budgétaires en termes réels diminuent de façon forte et continue, en moyenne de -12% par an, et d'autre part le taux de croissance de la population augmente de 2,53% par an, cela provoque une chute spectaculaire des dépenses budgétaires par tête de -9,2%/an. Le tableau 2.18 montre aussi la chute forte des dépenses courantes, ce qui diminue également les dépenses courantes par tête.

            Tableau 2.18: Les variations des dépenses courantes en termes réels (%)
  Année
   Taux
  Année
   Taux
  Année
   Taux
  Année
   Taux
   1976
   
   1981
52,98
   1986
-59,82
   1991
-15,41
   1977
-6,31
   1982
13,28
   1987
34,15
   1992
50,54
   1978
-4,05
   1983
-17,37
   1988
-8,34
   1993
58,10
   1979
-0,36
   1984
-9,67
   1989
136,57
   1994
5,85
   1980
-14,33
   1985
44,16
   1990
-22,50
   1995
11,6

            2) La production ne satisfait pas la demande de consommation.
            En fait, face à cette croissance démographique, la croissance de la production économique en général et vivrière en particulier est trop faible, surtout la production de riz chute de 15% au Sud et de 13% au Nord entre 1976-78[24]. Par conséquent, il y a une chute considérable de la production par tête en cette période. Le tableau 2.19 montre le rapport du fonds de consommation au revenu national productif, RNP (1976-86) et au PIB (1985-95)[25]. On voit qu'avant 1990, la consommation courante dépassait toujours la production, donc il n'y a pas d'accumulation au sein de l'économie. Ainsi, l'investissement total provenait de l'étranger.

            Tableau 2.19: La consommation par rapport au RNP et PIB (fois)

 1976
1977
1978
1979
 1980
 1981
 1982
 1983
 1984
 1985
 1986
Cons./RNP
 1,08
 1,06
 1,03
 1,02
 1,04
 1,00
 1,02
 0,99
 1,04
 1,02
 1,01

 1985
 1986
 1987
 1988
 1989
 1990
 1991
 1992
 1993
 1994
 1995
Cons./ PIB
 1,04
 1,03
 1,02
 1,00
 1,00
 0,97
 0,90
 0,86
 0,86
 0,83
 0,81

            3) Le taux de dépendance à l'aide étrangère très grande

            Le tableau 2.20 montre que l'économie vietnamienne dépend lourdement de l'emprunt et l'aide extérieur en période de l'après-guerre 1976-80. Ainsi, c'est par des importations que l'économie vietnamienne assure près d'un tiers de ses besoins en biens de consommation et de production[26]. Le taux du couverture de son commerce extérieur étant de 18%, le Vietnam apparaît plus que jamais dépendant de l'aide étrangère, celle des pays socialistes pour l'essentiel[27].

            Tableau 2.20: Emprunt et aide étranger (EA) par rapport au RNP,
             aux recettes (R) et dépenses (D) budgétaires, l'importation moins l'exportation
              des vivres (IV) par rapport à la production (%)

1976
1977
1978
1979
 1980
 1981
 1982
 1983
 1984
 1985
 1986
EA / RNP
 27,8
 27,2
 23,3
 30,9
 25,1
 19,0
 13,0
 10,5
 17,1
 15,9
 14,8
EA / R. bud
 81,0
 52,5
 47,0
 68,7
 63,6
 29,0 
 40,4
 27,6
 15,9
 33,5
 16,1
EA / D. bud
 43,6
 34,0
 31,1
  38
  38
 19
  26
  20
  13
  12
  10
IV / Produc.
  6,6 
 12,4
 16,1
 16,0
 8,5
 4,2
  2,5
   0
  2,1
  2,8
  3,1
Source: - Vietnamese Financial Economic Data 1955-86, GSO

            En bref, le taux de croissance démographique du Vietnam en période de l'après-guerre, malgré sa tendance à la baisse, demeure toujours au niveau supérieur à celui des pays en développement en général et des pays asiatiques en particulier. D'autre part, le taux de la population de dépendance est élevé par rapport au standard international. Ces évolutions démographique ont fait fortement baisser le revenu ainsi que les dépenses budgétaires réelles par tête du Vietnam. La croissance démographique accroît le fonds de consommation, donc en toute la période 1976-89, la production ne couvre pas la consommation, ne permet pas d'accumuler, et donc provoque la dépendance lourde à l'emprunt étranger. Par conséquent, les taux des emprunts par rapport aux recettes et dépenses budgétaires sont très élevés. Ainsi, en période 1976-89, la croissance démographique est un facteur important pour les dépenses budgétaires. Depuis les réformes datées 1989, malgré l'amélioration des dépenses budgétaires grâce à l'augmentation rapide du taux de croissance économique, le taux de croissance démographique élevé continue d'être une pression majeure sur l'activité budgétaire du gouvernement vietnamien.

            2- Les dépenses budgétaires pour la santé,
                l'éducation et les services sociaux

            Les demandes objectives vis-à-vis les dépenses budgétaires sont un chiffre très considérable, à la fois pour l'amélioration de l'infrastructure faible du pays et pour la protection des performances existantes dans le service public, tels que l'éducation, la santé et d'autres services sociaux[28].

            A) Les dépenses budgétaires pour la santé

            Durant la période 1954-75 au Nord, et depuis 1975 jusqu'à l'heure actuelle dans tout le pays, le gouvernement vietnamien a établi un réseau de soin de santé primaire extensive dans tout le pays, il déploie également plusieurs programmes de prévention effective des maladies communicables, transmissibles, ainsi que forme et traîne un corps de personnel médecin de bonne qualité, par conséquent, on a vu les progrès remarquables des indicateurs de santé du Vietnam[29].
            D'après la Banque Mondiale (1993), durant la période 1980-93, le taux de mortalité des mères en accouchement réduit sans cesse, jusqu'au niveau 1,1 mort sur 1000 cas d'accouchement en 1990. L'espérance de vie moyenne est de 65 ans en 1990, dont l'homme 63 et femme 67,5, par rapport à 36 ans en 1936, 50 en 1970 (au Nord Vietnam) et 60 en 1978. Le taux de mortalité enfantin du Vietnam est seulement égal à la moitié du taux des pays à même revenu. Les bases médicales sont presque parfaites, la quantité de l'effectif dans la médecine est trop suffisante[30]. Les guerres avec le Cambodge et la Chine 1976-79, la suppression de l'aide étrangère et les crises financières, budgétaires au milieu des années 1980 ont créé de grandes difficultés au système de la santé et de l'éducation du Vietnam, cependant, les indicateurs sociaux suggèrent toujours que ces pressions ne sont pas suffisantes pour détruire le réseau médical existant[31]. Ce fait prouve une solide du système de santé et d'éducation du Vietnam. Le Vietnam est toujours meilleur que plusieurs autres pays à revenu faible sur la plupart des indicateurs de santé, notamment, la mortalité infantile et l'espérance de vie du Vietnam sont comparables à ceux dans les pays à revenu moyen de la région[32].
            Dans la littérature, on estime souvent qu'il est étonnant que le gouvernement vietnamien ait atteint un standard élevé de soin de santé dans la condition des dépenses budgétaires du gouvernement à la santé très bases, comptées en valeur réelle, ou en pourcentage sur les dépenses budgétaires totales ou en comparaison avec le PIB[33]. Le tableau 2.21 montre une comparaison du Vietnam avec la plupart des pays en développement asiatique. En réalité, bien que le taux des dépenses à la santé dans les dépenses budgétaires totales du Vietnam soit inférieur à celui de plusieurs asiatiques, tels que la Malaisie, le Bangladesh, Myanmar, Népal, les Philippines, Singapour et la Thaïlande, il est encore bien supérieur à celui de l'Inde, de l'Indonésie, de la Corée du Sud et du Pakistan. Ainsi, durant la période de planification centralisée, le taux des dépenses budgétaires à l'éducation et à la santé est au niveau élevé, il ne chute qu'en période de transition 1985-92, et revient au niveau élevé depuis 1992-93.

    Tableau 2.21: La proportion des dépenses pour la santé dans les dépenses budgétaires (%)
Pays
1976
1980
1985
1988
1990
1994-96
 - Bangladesh
4,95
6,37
4,97



 - Inde
2,52
1,56
2,11
1,79
1,65
1,65
 - Indonésie
2,48
2,47
2,5
1,74
2,42
3,25
 - Corée
1,12
1,13
1,44
2,21
1,95
0,55
 - Malaisie
5,73
5,12

4,89
5,24
5,99
 - Myanmar
5,88
5,28
7,71
4,97
6,52
3,98
 - Népal
6,72
3,89
4,97
4,32
4,8
4,98
 - Pakistan
1,77
1,47
1
0,88
0,68

 - Philippines
4,96
4,54
5,96
4,32
4,08
3,04
 - Singapour
7,72
6,88
6,47
5,18
4,58
7,3
 - Srilanca
6,18
4,88
3,86
5,68
5,44
6,86
 - Thaïlande
4,37
4,13
5,72
6,26
6,77
7,93
 - Chine




0,4
0,26
   Vietnam
4,7
3,7
4,25
3,4
4,1
4,0
Source: Gorvenement Finance Statistics, IMF, 1995.

            Tableau 2.22: La part des dépenses budgétaires à l'éducation et à la santé sur le PIB (%)

   1989
   1990
   1990
   1992
  1993
   1994
   1995
Education
     1,2
      1
       1
      1,4
     2,1
     2,2
     2,2
Santé
     0,8
     0,9
      0,8
      1,0
     1,2
     1,1
     1,0
Source: IMF, September 1995

            Donc, d'une part, les dépenses budgétaires pour la santé ont tendance à augmenter comme l'indique les données du FMI, et d'autre part, d'après Fforde et Goldstone (1995), l'orientation de dépenses est corrigée, désormais, le gouvernement vietnamien centre ses dépenses budgétaires pour la santé dans les trois domaines: soin de santé préventif, formation des cadres et des travailleurs pour ce secteur, et création des bases judiciaires pour les activités saines du secteur de la santé public et privé. En outre, le gouvernement cherche à réduire le décalage de santé entre les villes et la campagne, les riches et les pauvres (p44).
            Avant 1989, à la campagne, les coopératives prélèvent obligatoirement une partie de bénéfice pour financer des activités de bien-être, comprenant le soin préventif primaire, la crèche et l'éducation primaire et secondaire. Cette mesure a eu l'effet positif sur la santé. Pourtant, depuis les grandes réformes à la campagne et dans l'agriculture 1988-89, le gouvernement libéralise graduellement le secteur de la santé et l'éducation, et cherche à mobiliser de nouvelles ressources financières pour lui dans la condition de l'économie de marché[34].
            L'industrie pharmaceutique est également libéralisée, le secteur privé dans la santé se légalise et se développe rapidement. L'Etat autorise de vendre des médicaments librement dans le marché. D'autre part, le régime de paiement des frais médicaux est mis en oeuvre dans tous les hôpitaux. Ces mesures, d'une part, augmentent la facilité d'accès à la médecine, et d'autre part, réduisent les pressions financières envers le budget du gouvernement.
            WB,p250: Les dépenses budgétaires du Vietnam à la santé et à la planification familiale sont très bases par rapport aux pays voisins, bien qu'elles ne soient pas trop médiocres comme celles destinées à l'éducation. Le taux des dépenses budgétaires pour la santé sur le PIB du Vietnam est de 0,6% en 1989 tandis qu'au Bangladesh, en Chine et en Thaïlande, ils sont 0,7%; 0,8% et 1% respectivement. L'une des raisons expliquant la faiblesse des dépenses budgétaires à la santé et l'éducation est le fait que le Vietnam doit dépenser davantage aux services sociaux[35].
            Le budget national pour le planning familial, malgré faible, n'est pas divisé en petites parts comme dans le cas des dépenses budgétaires pour d'autres services publics, il même augmente durant la période 1991-1995. En 1993, le gouvernement dépense 8 millions de dollars pour le contrôle de population, c'est à dire trois fois plus élevé qu'en 1992, on espère aussi une somme de 20 millions de dollars pour l'an 1994[36]. Le gouvernement a formé en 1984 un organisme équivalent un ministère pour contrôler la croissance de la population et le planning familial.
Le nombre des travailleurs dans la santé diminue fortement en période 1988-94. Son redressement en 1995 ne revient pas encore le niveau de la période 1986-88.
            Les indicateurs de croissance démographique dans la condition du Vietnam (sorti des grandes guerres, avec un taux élevé des femmes à l'âge de natalité) montrent la politique de planification familiale et les dépenses budgétaires correspondantes de l'Etat sont efficaces, malgré moins qu'en Chine. Le gouvernement organise plusieurs mouvements de planification familiale, encourager de marier à l'âge plus vieille, les jeunes filles se marient à l'âge de plus de 22 ans, notamment encourager que chaque famille devrait avoir un à deux enfants et le temps entre deux naissances est de 5 ans. Ces mesures sont concrétisées dans les résolutions du Conseil des ministres du Vietnam en 1981 et se développent dans les an suivants.
            Bien que le taux des dépenses budgétaires courantes sur le PIB augmente relativement lent et sa part dans les dépenses totales diminue de 70% en 1989 à 65% en 1991-92, avant de regagner 71% en 1995, ses structure change clairement depuis les réformes. La part des dépenses courantes à la santé et l'éducation est de 10%, alors que les "autres dépenses" courantes réduisent à 40%, surtout en 1994, les dépenses à la santé et l'éducation occupe de 17% du total des dépenses courantes, tandis que le poste "autres dépenses" chute à 27%[37].
            Dans un rapport de 1992 de la Banque Mondiale, parmi 42 économies à faible revenu, (PIB par tête est inférieur à 700 $US), seuls cinq pays ont la taux de natalité inférieur à celui du Vietnam et six pays ont le taux de mortalité inférieur à celui du Vietnam[38]. Cela confirme une bonne politique démographique et les dépenses budgétaires efficaces pour la santé du Vietnam. Cependant, il existe plusieurs signes que montrent que les réformes dans l'agriculture (depuis 1989), notamment la livraison de terre aux familles de paysans, font augmenter le taux de natalité à la campagne[39]. De plus, la génération de bébé de l'après-guerre 1975-1980 commence a créer un nouveau boom de bébé depuis 1991.
            En dehors d'une partie des dépenses budgétaires courantes à la santé, l'éducation et la recherche scientifique, dans les dépenses pour l'investissement, il y a aussi un poste pour cet objectif. Par exemple, dans les investissements budgétaires, la part relative de la santé est de 1,9% en 1980, 2,2% en 1986, 2,9% en 1990 et 2,4% en 1995. Les chiffres correspondent pour l'éducation sont 2,6%, 3,6%, 4,2% et 4,5%, pour la recherche scientifique: 0,9%, 0,7%, 1,4% et 0,7%[40].

            B) Les dépenses budgétaires pour l'éducation

            L'autre indicateur social plein impressionnant du Viêt-nam est le taux d'alphabétisation très élevé. La statistique en 1989 montre que 88% de la population âgé plus de 9 ans sont lettrés[41]. Dans la comparaison de la Banque Mondiale, en 1990, la Chine, la Thaïlande, ce taux n'est que de 33% (?) (revoir WDR) Cependant, le taux d'alphabétisme du Vietnam chute à 83,8% en 1992-93 et les pressions de l'investissement et de la subvention peuvent faire baisser encore le taux impressionnant des années quatre-vingt[42].

Tableau 2.21: La proportion des dépenses pour l'éducation dans les dépenses budgétaires (%)
        Pays
1976
1980
1985
1988
1990
1994-96
 - Bangladesh
9,7
11,49
10,59



 - Inde
2,29
1,92
1,87
2,91
2,38
1,81
 - Indonésie
10,16
8,31
10,42
9,93
9,07
9,77
 - Corée
15,22
17,1
18,44
19,02
19,47
21,1
 - Malaisie
20,2
18,34

20,15
19,44
22,12
 - Myanmar
11,19
10,56
11,75
13,65
15,91
11,74
 - Népal
12,18
9,9
12,07
10,92
10,95
13,89
 - Pakistan
2,81
2,69
3,16
2,59
1,97

 - Philippines
13,15
12,97
20,12
17,09
16,92
15,87
 - Singapour
18,48
14,45
21,59
19
19,88
22,64
 - Srilanca
11,29
6,71
8,22
8,54
10,48
10,11
 - Thaïlande
21,77
20,05
19,52
19,23
20,08
22
 - Chine




2,14
1,83
   Vietnam
4,0
3,5
4,43
4,36
4,6
8,9

            Le taux d'alphabétisme du Vietnam élevé est le résultat d'un système d'éducation bien développé dans la période de l'économie centralement planifiée de la République Démocratique du Vietnam depuis 1954 et de la République Socialiste du Vietnam depuis 1975 (p.45). Le Vietnam a la loi sur l'universalisation de l'éducation primaire qui préfixe que tous les enfants de l'âge entre 6 et 10 ans ont le droit d'assister et compléter l'école primaire gratuitement. Avant 1975, tous les enfants sont obligé d'aller à l'école, donc à l'époque, le Vietnam a déjà essentiellement effacé l'analphabétisme.
            Le taux d'aller à l'école diminue durant la transition économique résulte de l'introduction de frais éducatifs. En fait, la proportion des dépenses pour l'éducation est élevée vis-à-vis chaque famille paysan à faible revenu, surtout les dépenses pour la seconde éducation (p.46). Mais ce taux est en baisse aussi parce que dans l'économie de marché, les ménages paysans ont plus d'opportunités de faire la richesse pour améliorer leur revenu, donc elles obligent tous leurs membres, y compris leurs enfants, de travailler en plus. Par conséquent, les enfants n'ont plus de temps libre pour aller à l'école.
            Les dépenses de bien-être du Vietnam sont très faibles, la part pour l'éducation n'est que de 1% du PIB, bien inférieure à celles des pays voisins tels que la Chine (3,4%), la Thaïlande (3,5%) , même le Bangladesh et Népal (1,9-2%); la dépense pour l'éducation du Vietnam est environ 1$US par tête en 1990 alors que elle est 6,5 $US en Chine, 11,15 $UD en Inde (WB,250-51).
            Le budget de l'Etat destiné à l'éducation ne rencontre pas le besoin du développement de l'école, des salaires pour les enseignants, notamment dans la condition que les prix et les revenus dans les autres secteurs augmentent plus vite que ceux dans l'éducation, pour exemple, le salaire mensuel d'un professeur universitaire en session 1993-1994 n'est qu'environ 21-30 $US[43], ce qui influence évidemment négativement la qualité de formation et la qualité des enseignants. La Banque Mondiale évalue que le salaire réel des enseignants et agents médicaux du Vietnam n'est qu'équivalent ou inférieur à la moitié de celui dans les pays à même revenu du Vietnam. Le salaire initial d'un enseignant de l'éducation primaire est de 5,35 $US en juin 1991, celui pour un enseignant ayant 30 ans de travail est de 7,5 $US. Pour exister, la majorité des enseignants travaillent une demie journée, le reste est réservé pour travailler dans d'autres domaines pour augmenter le revenu. C'est donc un problème très sérieux, si le gouvernement peut réduire ses dépenses à l'appareil administratif en diminuant le nombre de ses fonctionnaires, il peut augmenter le salaire réel pour l'éducation et la santé, on trouve ici un devoir important[44]. Le salaire réel pour ces secteurs est faible puisque l'Etat retarde de l'ajuster à des changements des prix à la consommation, bien que voici une mesure efficace de contrôler la consommation, par là, l'inflation[45]. Cependant, la chute du salaire réel provoque la chute de la qualité de l'éducation en période de transition. Le taux des élèves quittant l'école ou ratant l'examen augmente fortement[46]
Au Vietnam, le salaire réel dans les autres secteurs de services publics diminue aussi sérieusement, surtout quand on le compare au salaire payé dans les entreprises publiques et privées.
            En dehors de la chute du salaire réel des fonctionnaires dans le secteur de services sociaux, le manque de l'investissement de l'Etat pour l'éducation, la santé, etc., entraîne à un fait que le faible investissement annuel se concentre au entretien et à la réparation afin de maintenir les moyens d'activité. Comme les bases matériaux ne satisfont pas la demande, surtout le manque de classe, on doit restaurer largement le régime d'étude de trois cas (matin, après-midi et soir). D'autre part, les parents d'écoliers et les organismes sociaux jouent un rôle de plus en plus important dans l'éducation primaire et secondaire, car la plupart de nouvelles classes construites en période 1988-92 sont d'origine de la contribution financière et du travail des associations de parents d'écoliers, et des organismes humanitaires intérieurs et extérieurs, l'Etat ne contribue qu'une petite partie financière. Cependant, ces contributions ne s'expriment pas dans les dépenses budgétaires, et elles expliquent pourquoi le Vietnam conserve un indicateur social relativement élevé devant la chute des dépenses budgétaires destinée à ce domaine WB250.
            La crise du bloc soviétique a aussi une influence négative sur l'éducation du Vietnam. Entre 1951-1990, plus de 50000 vietnamiens sont formés en Union soviétique et dans les autres pays socialiste de l'Europe de l'Est. Pourtant, depuis 1990, les vietnamien ne veulent plus y étudier, et en réalité, le nombre d'étudiants vietnamiens dans ces pays chute fortement (p46). Bien que depuis cette date, les pays occidentaux commencent à offrir la bourse afin de former les vietnamiens, sa quantité est très faible. En 1994, il n'y a qu'environ 3000 étudiants vietnamiens d'aller à l'étranger pour étudier sous plusieurs formes, y compris l'autofinancement. Face à cette défi, le gouvernement vietnamien doit renforcer ses dépenses pour compenser cette perte. L'augmentation du taux des dépenses budgétaires sur le PIB depuis 1992 est une preuve.
            D'autre part, à partir de 1992, le gouvernement autorise existence et l'expansion du secteur privé et para-privé dans l'éducation. Cette mesure permet de réduire les pressions budgétaires, par exemple, le ministère vietnamien de l'éducation estime que l'allocation budgétaire en 1994 ne satisfait que 60% de la demande financière (p47). Le reste est financé par le secteur privé, et quelques aides des institutions internationales, y compris la Banque Mondiale.
            Les dépenses courantes qui comprennent, dans la liste statistique officiel, les dépenses pour le fonctionnement d'administration, les subventions à la production, les services sociaux et les dépenses pour l'éducation, la santé et la recherche scientifique, absorbent d'abord la moitié, ensuite environ 65-70% du volume total des dépenses publiques. Cette proportion importante des dépenses courantes dans les dépenses publiques totales a tendance à augmenter durant toute la période de transition, même si elle a diminué de peu pour certaines années. Cela implique le taux d'accroissement des dépenses courantes a été élevé, il a toujours dépassé fortement le taux d'inflation, sauf l'an 1980 quand les dépenses de transferts a brusquement augmenté, l'an 1986 où le taux d'inflation devient trop élevé et les ans 1990-1991 lorsque la politique de contrôle sévère des dépenses courantes a été radicalement appliquée.
            La somme des dépenses budgétaires pour la santé, l'éducation et la recherche scientifique du Vietnam dans les dépenses budgétaires courantes peut être comparable à celui des pays voisins, mais, la part des dépenses pour la santé et l'éducation en pourcentage du PIB est plus faible. Il se peut que la part des dépenses pour la recherche scientifique est élevée. Le nombre des travailleurs dans l'éducation diminue fortement en période 1988-92. Seulement depuis 1993, il se redresse, mais avec une vitesse rapide, donc en 1995, il dépasse le niveau de la période 1986-88. Cependant, depuis 1989, l'accroissement des dépenses courantes totales a été ralenti, notamment au fait que le gouvernement a suivi une politique de réduction de toutes les composantes des dépenses budgétaires. On a une remarque que les proportions des composantes dans les dépenses courant ont fortement changé depuis 1989 en faveurs des dépenses pour l'intérêt social. C'est une bonne orientation ayant l'influence positive sur la croissance économique et la désinflation durable parce que malgré l'augmentation de la proportion des dépenses courantes pour l'éducation et la santé, le Vietnam est toujours au niveau très bas par rapport à celui d'autres pays en développement pour cet indicateur.

            C) Les dépenses budgétaires pour les services sociaux

            Le tableau.. montre une stagnation du taux des dépenses budgétaires aux services sociaux dans les dépenses courantes totales, il est toujours inférieur à 2% en période 1976-85. toutefois, il commence à accroître fortement depuis 1986. En effet, la part la plus importante de la réduction des "autre dépenses", surtout dépenses militaires sont réservées à augmenter les dépenses des services sociaux. La santé et l'éducation se place à la deuxième priorité.
            Le processus de la restructuration des entreprises publiques, du secteur administratif et de l'armée apporte d'environ un million de nouveaux chômeurs en période 1988-90[47] qui doivent chercher l'emploi dans le secteur privé, et l'Etat doit charger la politique sociale envers ces licenciés. Ensuite, des centaines milliers d'ouvriers vietnamiens quittent les pays de l'Europe de l'Est, de l'Union soviétique et des pays du golfe persique pour le Vietnam, accompagnant le retour des vietnamiens immigrés en autres pays. Enfin, c'est l'explosion de travailleurs car les enfants nés en période de baby-boom de l'après-guerre entrent dans le marché du travail. Tout ceci crée une pression très forte au budget de l'Etat.
            En réalité, l'Etat doit créer les centres de recherche d'emploi partout dans le pays afin de soutenir les chômeurs et licenciés, ainsi que reformer le savoir-faire pour ces derniers, avec des subventions indispensables pour les gens acceptant de passer à travailler dans le secteur privé[48]. Ainsi, la réduction de l'effectif de l'armée diminue les dépenses militaires, mais crée une demande financière du gouvernement afin de soutenir les soldats démobilisés.
            Les conséquences de la guerre que le Ministère du Travail, des Invalides et des Affaires Sociale se charge, sont également très grandes. Tout d'abord, le gouvernement vietnamien doit faire face au problème des enfants d'orphelin et sans appui. Après les guerres en 1975, on compte environ 400 milles enfants d'orphelin dont le gouvernement doit s'occuper. Il doit construire des orphelinats, encourage des familles et organisations sociales d'adopter ces enfants avec quelques aides budgétaires de l'Etat. Actuellement, le nombre de ces enfants se réduit sensiblement car la plupart parmi eux deviennent adulte et savent de gagner la vie. En 1997, il reste encore 26 milles orphelins sans appui, plus de 20 milles invalides et plus de 16 milles enfants sans abri, cela fait environ 65 milles enfant à aider[49].
            Ensuite, le gouvernement doit résoudre les problèmes de dédommagements aux victimes de guerre, de félicitations des héros et des personnes ayant de grand effort dans la guerre, et de paiement des pensions aux anciens combattants. Ces dépenses sont très importantes car auparavant, avec la politique de la défense populaire, le taux des vietnamiens participant au combat est très élevé. Le taux de mobilisation officielle est aussi très élevé.
En 1990, les dépenses budgétaires pour le pension, la subvention des personnes en difficulté et d'autres services sociaux, y compris la part inscris dans le poste "autres dépenses", sont beaucoup plus élevées que celles à la santé et l'éducation (WB, 250)
            Le gouvernement a bien réalisé les mesures nécessaires d'assurer la stabilité sociale en période de licencier des fonctionnaires et des travailleurs dans le secteur public[50].
Les ministères vietnamiens estiment eux-mêmes en fin 1991, un taux de 20% des fonctionnaires excédentaires par rapport au besoin réel, et ce chiffre est un peu sous-évalué (WB,260), donc, en période 1992-1993, on voit une réduction continue des employés dans le secteur de gestion administrative, notamment dans les organisations publiques, associations sociales et l'appareil du Parti.
Le taux des dépenses courantes destinées aux services sociaux augmente de 1,2% des dépenses courantes en 1985 à 5,6% en 1988 et 11,3% en 1990. il continue d'augmenter rapidement en période 1991-95 (tableau...). La part des dépenses budgétaires pour cet objectif sur le PIB augmente également. une partie de cette augmentation explique le transfert de paiement du salaire en nature à monnaie (monétisation du salaire), mais son augmentation rapide prouve que le gouvernement a eu des efforts d'accroître vraiment ses dépenses aux services sociaux, notamment aux services public, même en période de crise macroéconomique[51].
            En conclusion, bien que le gouvernement vietnamien ait des efforts considérables dans l'augmentation des dépenses budgétaires servies le domaine social, notamment l'éducation, même en période de crise économique, le taux des dépenses pour ce domaine demeure faible. Comme l'expérience du Vietnam et d'autre pays asiatiques montre une relation significative entre l'augmentation des dépenses budgétaires à la santé et l'éducation et l'amélioration des indicateurs sociaux (taux de scolarisation élevé, taux de mortalité faible...)[52], le gouvernement vietnamien est en cours d'accroître ces dépenses.

            3- Les dépenses budgétaires pour l'appareil
               administratif et services économiques

Le secteur administratif du Viêt-nam se compose les organismes du Parti, de l'Etat, du gouvernement central et les gouvernements locaux avec 53 provinces et grandes villes, plus de 500 districts et petites villes et des milliers de communes.
La quantité des travailleurs dans le secteur public augmente vite en période avant 1989.
Les dépenses budgétaires pour l'appareil administratif du Vietnam consistent en

Les dépenses budgétaires à l'appareil administratif trop compliqué avec sa demande financière de plus en plus élevée sont devenu une maladie chronique du budget de l'Etat vietnamien avant les réformes 1989[53]. Le mécanisme des dépenses budgétaires portant le caractère gratuite et subventionniste crée le bureaucratisme et des formalités administratives compliquées avec plusieurs niveaux de décision, donc il gonfle l'appareil de la gestion administratif et exige l'augmentation permanente des dépenses budgétaires.
            Une autre remarque importante est que les dépenses l'administration, le service économique et les services sociaux n'ont constitué qu'une mineure partie des dépenses courantes avant les grandes réformes 1988-1989. Leur proportion varie entre 10-20% pendant la période 1976-1987, mais elles ont fortement augmenté à environ 40% pendant la période 1991-1995. Si avant 1988, la part des dépenses courantes non listées, qui représente la majeure partie des dépenses courantes, a été essentiellement constituée par des dépenses militaires et un peu par des subventions aux entreprises publiques importantes et à la consommation, on s'explique difficilement les contenus de cette part depuis 1989. Ces dépenses implicites sont réalisées selon des ordres implicites du Parti et gouvernement centrale d'après divers objectifs. Spécialement, pour les dépenses militaires et de sécurité nationale, le Bureau politique du Parti garde le pouvoir absolu de décision. En 1990, les dépenses militaires occupent encore 40% du total des dépenses budgétaires du gouvernement central, équivalent à 19% du total des dépenses budgétaires nationales ou 4,2% du PIB. Il est évident que ces dépenses non-classifiées et non bien contrôlées ont constitué une cause fondamentale des pressions d'inflation et en réalité, elles comportent des risques inflationnistes très élevés parce que d'une part, elles occupent jusqu'aux dernières années environ 26% du total des dépenses budgétaires, équivalent de 7% du PIB, et d'autre part, leur utilisation a une très faible efficacité économique.
            Dans les dépenses courantes, on constate que les dépenses pour l'administration occupent une proportion assez importante par rapport à celles dans les autres pays. Or le personnel de l'administration du Vietnam n'est pas qualifié, surtout ses connaissance sur l'économie de marché est très faible, son apport productif est donc mauvais. Dans ce contexte, l'augmentation de la qualité de l'investissement pour le personnel et l'amélioration de l'appareil administratif devient extrêmement important et il apportera l'effet durable pour la croissance économique et la désinflation, si non, l'accroissement de cette sorte d'investissement continue de renforcer des tensions d'inflation déjà existantes résultant de moins d'efficacité de l'appareil administratif.
            Si on divise les dépenses courantes en dépenses pour le salaire (salaire officiel et autres revenus payés par le budget de l'Etat) et les autres catégories, on trouve facilement à partir du tableau 2.5 que le salaire occupe une proportion très importante dans le volume des dépenses courantes. Un taux de salaire plus de 50% du fonds des dépenses courantes au cours des années 1976-1978 peut être une origine du déclenchement de l'inflation de cette période, selon le point de vue de l'inflation par le coût. Ce taux a aussi accru fortement dans la période de l'hyperinflation 1986-88. On constate également que le taux de salaire varie assez proportionnellement au taux d'inflation depuis les reformes 1989. En fait, depuis très longtemps, l'Etat vietnamien relâche toujours le contrôle du nombre des fonctionnaires dans le secteur public, donc le nombre des travailleurs dans ce secteur devient trop grand, ils n'ont pas d'emploi à faire, mais le budget de l'Etat doit eux payer toujours salaire. D'autre part, à cause de la faiblesse de salaire par rapport à la demande, les gens de compétence cherchent à corrompre les fonds publics pour accroître leur revenu, ce qui renforce les difficultés dans l'équilibre du budget de l'Etat et par conséquent, renforce les tensions inflationnistes.
            Les réformes de salaire font augmenter le salaire réel d'environ 100% en 1992, 1993, en outre, il existe une série de fonds générés par moyens corrompus et commerciaux pour créer le salaire réel encore plus élevé[54]. Malgré la stagnation du salaire depuis 1994, il crée toujours une pression sur les dépenses budgétaires dans les années suivantes par son nouveau niveau élevé.

            Tableau 2.5: Le taux du fonds du salaire dans les dépenses courantes (%)
  Année
  Taux :
  Année
  Taux :
  Année
  Taux :
  Année
  Taux :
    1976
    52,3
    1981
    30,0
    1986
    57,4
    1991
    43,0
    1977
    56,0
    1982
    26,4
    1987
    51,6
    1992
    44,7
    1978
    51,7
    1983
    34,4
    1988
    56,6
    1993
    41,3
    1979
    44,3
    1984
    35,9
    1989
    39,7
    1994
    39,2
    1980
    47,1
    1985
    43,1
    1990
    42,8
    1995
    37,4
 Source: Ministère des Finances et Ministère du Travail du Vietnam.

            Depuis 1989, la plupart des subventions de salaire ont été coupées des dépenses budgétaires, ce qui s'est expliqué par une chute dramatique du taux de salaire de 56,6% en 1988 à 39,7% en 1989. Cependant, cette mesure a eu des conséquences néfastes envers la vie des fonctionnaires, ainsi, dans les années 1990-1992, le gouvernement vietnamien a du augmenter de nouveau le salaire aux fonctionnaires, et réaliser la subvention aux fonctionnaires licenciés et aux soldats quittant de l'armée. Dans les années 1990-1995, le salaire et les autres revenus du secteur public continuent d'augmenter grâce aux résultats des efforts de réduire rapidement le nombre des personnes dans ce secteur, bien que le taux du salaire dans le total des dépenses courantes ait baissé. En bref, les taux de salaire très élevé dans la période 1976-1980 et 1986-1988 peuvent être une origine essentielle de l'inflation du Vietnam, ensuite les efforts de la réduction de ce taux dans les années 1989-1995 ont été une cause important de sa chute rapide.
Veca6, p.51: L'une des difficultés des dépenses budgétaires du gouvernement vietnamien depuis 1992-93 est la pression de la Banque Mondiale sur l'équilibre entre les productions étatique et privée. L'accroissement rapide du secteur du commerce, reposé sur les taux de profit et d'épargne domestique élevés, exige le gouvernement d'augmenter les dépenses budgétaires afin d'améliorer l'environnement nécessaire dans lequel ces activités commerciales se développent, tels que l'éducation, la santé, l'infrastructure et la recherche et le développement. Ainsi, depuis 1992-1993, il n'y a plus de problème du manque de l'épargne domestique, mais le problème de la contrainte envers le gouvernement de chercher des ressources financières pour satisfaire cet équilibre. Si le gouvernement augmente les taux d'intérêt pour amener l'épargne privée à son contrôle et donc augmenter les dépenses budgétaires, il doit augmenter les taux prêteurs envers les entreprises publiques et le coût envers des affaires politiquement prioritaires, ces conséquences sont inacceptables, enfin, le gouvernement a choisi la solution d'augmenter fortement l'impôt pour transférer l'épargne de la population vers le budget, cela entraîne l'accroissement rapide du taux des recettes fiscales sur le PIB depuis 1992.
            En ce qui concerne les normes de dépenses budgétaires, il manque essentiellement. Pour les normes disponibles, elles ne sont pas rationnelles et ne varient pas au fur et à mesure de l'inflation; en réalité, personne ne les respecte et le Ministère des Finances doit accepter tous preuves de paiement. Selon l'expérience du passé et la reconnaissance implicite, tous les organismes préparent des plans financiers plus élevés que leur besoin, ensuite, ils les négocient d'une part ouvertement avec le Ministère des Finances et d'autre part implicitement avec les gens de compétence. S'il n'y a pas de négociations implicites, il est évident que ces organismes rencontreront de difficultés dans l'obtention des ressources financières. Par contre, après les négociations implicites, les organismes perdront quelques pourcentages de leurs ressources obtenues, mais avec le reste, ils sont déjà satisfaits. En tous cas, comme les dépenses courantes occupent une proportion importante dans le total des dépenses budgétaires et elle se couvrent largement dans tous les secteurs, les régions, les niveaux et les organismes administratifs, mais par le manquement des normes uniformes de dépenses, les organismes publics inventent beaucoup de raisons pour exploiter épuisement les ressources budgétaires de l'Etat. Ce phénomène a fortement augmenté les dépenses dans le secteur public, baissé l'efficacité de ces dépenses et en conséquence, augmenté le déficit budgétaire et les pressions inflationnistes.
           
     conclusion générale pour le deuxième chapitre
            En l'espace de moins de deux décennies, de la fin de la guerre avec les Etats Unis et la réunification du pays en 1976 à la fin de l'embargo américain et la réintégration du pays dans les institutions financières internationales en 1994, l'économie du Vietnam a connu une profonde transformation systémique qui l'a fait passée, selon une terminologie consacrée, d'une économie centralement planifiée à une économie de marché[55].
            En cette période, les dépenses budgétaires sont fortement influencées par les trois facteurs: les guerres et les tensions militaires permanentes, la transition[-1]  de l'économie centralement planifiée à l'économie de marché et les besoins objectifs d'une économie sous-développée, sortie des longues guerres. Les impacts de ces trois facteurs sont assimilées, en même direction, donc créent des résultats de résonance forts dans chaque étape du processus du développement. En la première étape, 1976-80, le Vietnam doit supporter les pressions très fortes des dépenses budgétaires à la fois, pour les guerres, les ambitions du développement rapide et les demandes sociales urgentes, par conséquent, le taux des dépenses budgétaires par rapport au PIB est très élevé. Les taux les plus élevés se sont produits en 1976 et 1979. En la deuxième étape, depuis 1980, surtout 1985, ces pressions baissent graduellement en raison de la chute des tensions militaires, de la passation à l'économie de marché avec le retour du secteur économique privé et la diminution de l'activité économique directe de l'Etat, ainsi que la baisse des besoins sociaux après les guerres. Alors, le taux des dépenses budgétaires a tendance à baisser. Le niveau le plus bas s'est produit en 1991. En la troisième étape, à partir de 1992, les tensions militaires sont disparues, alors que l'économie vietnamien entre dans la phase de l'après-transition, c'est à dire elle devient une vraie économie de marché, malgré encore rudimentaire. Les demandes budgétaires pour la défense et la transition diminuent fortement, mais, grâce à l'augmentation des recettes budgétaires, l'Etat peut augmenter assez vite ses dépenses pour répondre sa nouvelle tâche dans l'économie de marché: investir à l'infrastructure et servir aux services sociaux pour soutenir une croissance économique stable et durable. Cette nouvelle politique des dépenses budgétaires, en se basant sur les ressources financières non-inflationnistes, contribue à accroître l'épargne et l'investissement domestiques sans créer l'effet inflationniste.


[1] Peacock A. T. et Wiseman J. (1961), op. cit. p.xxvi
[2] Luoc (1992), op. cit. p.42
[3] Peacock A. T. et Wiseman J. (1961), op. cit., p.xxvi.
[4] Peacock A. T. et Wiseman J. (1961), op. cit., p.23
[5] World Bank (1996) "World Development Report", p.207
[6] Azam J.P. (1995), op. cit.
[7] Azam J.P. (1995), op. cit. p.20
[8] World Bank (1993), op. cit., chapter VII, C; Frorde A. et Goldstone (1995), op. cit., p.41, graphique 3. Selon ces derniers, le taux moyen des pays en développement à faible revenu est de 1,8%.
[9] World Bank (1993), op. cit., chapter VII, C
[10] Frorde A. et Goldstone (1995), op. cit., p.40
[11] Frorde A. et Goldstone (1995), op. cit., p.40
[12] World Bank (1993), op. cit., chapter VII, C.
[13] World Bank (1993), op. cit., chapter VII, C et Frorde A. et Goldstone (1995), op. cit., p.41
[14] World Bank (1992), op. cit.
[15] World Bank (1991), op. cit., p. 251
[16] World Bank (1993), op. cit., chapter VII, C et Frorde A. et Goldstone (1995), op. cit., p.41
[17] Frorde A. et Goldstone (1995), op. cit., p.42
[18] Feray P. R. (1992) "Le Vietnam", Collection Que sais je ? PUF, Paris
[19] Frorde A. et Goldstone (1995), op. cit., p.42
[20] Frorde A. et Goldstone (1995), op. cit., p.42
[21] Peacock A. T. et Wiseman J. (1961), op. cit., p.31
[22] Peacock A. T. et Wiseman J. (1961), op. cit., p.22
[23] Peacock A. T. et Wiseman J. (1961), op. cit., chart 6, p.49.
[24] Azam J.P. (1995), op. cit. p.20
[25] Il y a les différences entre les conceptions du fonds de consommation, ainsi que le RNP et le PIB dans les systèmes de comptabilités MPS et SNA, voir note...
[26] Cuong L. V. et autres (1996), op. cit. p.4
[27] Cuong L. V. et autres (1996), op. cit. p.4
[28] Van Arkadie B. (1993), op. cit.
[29] Frorde A. et Goldstone (1995), op. cit., p.43
[30] World Bank (1993), op. cit., chapter VII, B
[31] Frorde A. et Goldstone (1995), op. cit., p.43
[32] Frorde A. et Goldstone (1995), op. cit., p.43
[33] Frorde A. et Goldstone (1995), op. cit., p.43
[34] Frorde A. et Goldstone (1995), op. cit., p.44
[35] World Bank (1992), op. cit. p.250, voir le paragraphe suivant.
[36] Frorde A. et Goldstone (1995), op. cit., p.43
[37] Kokko Ari et Zejan M. (1996), op. cit., p.27
[38] World Bank (1992) "World Development Report - 1992".
[39] Frorde A. et Goldstone (1995), op. cit., p. 42
[40] Vietnam Statistical Yearbook, 1991, p.71 et 1996, p.160
[41] Frorde A. et Goldstone (1995), op. cit., p. 44
[42] Frorde A. et Goldstone (1995), op. cit., p. 44
[43] Frorde A. et Goldstone (1995), op. cit., p46
[44] World Bank (1992), op. cit., p.250
[45] World Bank (1992), op. cit., p250
[46] Voir les données dans Vietnam Statistical Yearbook, 1990-1996
[47] World Bank (1992), op. cit. p.249
[48] Zee H. Howell (1992), op. cit.
[49] Ministère vietnamien du Travail, de l'Invalide et des Affaires Sociales, repris dans Vietnam Economic Time, N°79, 1/10/1997.
[50] World Bank (1992), op. cit., p.217
[51] World Bank (1992), op. cit., p.218
[52] World Bank (1992), op. cit., p.251
[53] Hao V.V. (1993) op. cit., p.161
[54] Frorde A. et Goldstone (1995), op. cit., p.48
[55] Le Van Cuong, Tran Hai Hac et Tran Thi Anh Dao (1996), op. cit., p.1

 [-1]

Không có nhận xét nào:

Đăng nhận xét