Bài viết cũ của tôi:
Lạm phát theo tiếp cận trọng tiền:
Lạm phát theo tiếp cận trọng tiền:
(7) LES ORIGINES DE L'INFLATION DU VIETNAM D'APRES L'APPROCHE MONETARISTE:
chapitre ii : Les facteurs déterminants des dépenses
budgétaires du Vietnam
section i - L'évolution des dépenses budgétaires du
Vietnam et la
comparaison avec celle d'autres pays en développement
1. L'évolution générale du niveau des dépenses
budgétaires
Les dépenses budgétaires de l'Etat
vietnamien par rapport au PIB est toujours au niveau très élevé dès la
réunification du pays en 1976 par diverses raisons. Ce taux est spécialement
élevé dans les années 1976-84 où se sont produites les guerres et tensions
militaires avec la Chine et le Cambodge. Cependant, à partir du tableau 2.1, on
peut trouver une tendance très claire dans l'activité de dépenses publiques du
gouvernement vietnamien: le taux des dépenses budgétaires dans le PIB ont
baissé continuellement et sensiblement depuis 1976 jusqu'en 1991, il remonte
depuis 1992, mais demeure presque stable durant les dernières années. En dehors
de ces remarques tendancielles, on peut tirer quelques autres remarques
détaillées comme suit:
Tableau 2.1: Le taux
des dépenses publiques par rapport au PIB (%)
Année
|
Taux
|
Année
|
Taux
|
Année
|
Taux
|
Année
|
Taux
|
1976
|
47,0
|
1981
|
33,8
|
1986
|
23,2
|
1991
|
15,8
|
1977
|
41,8
|
1982
|
34,8
|
1987
|
20,9
|
1992
|
21,4
|
1978
|
38,9
|
1983
|
32,8
|
1988
|
19,7
|
1993
|
27,1
|
1979
|
40,4
|
1984
|
30,8
|
1989
|
24,1
|
1994
|
26,2
|
1980
|
35,3
|
1985
|
34,7
|
1990
|
21,9
|
1995
|
24,7
|
Source: - Vietnamese
Financial Economic Data 1955-86, Statistical Yearbook, 1995, GSO
- Ministère des Finances du Viêt-nam
Graphique 2.1: l'évolution du taux
des dépenses publiques sur le PIB (%)
- Durant les années 1976-79, les
dépenses budgétaires ont représenté en moyenne de 42,0% du PIB du Viêt-nam[1],
c'est à dire un niveau extrêmement élevé, équivalent au niveau des pays les
plus industrialisés. Ensuite, dans la période 1980-85, le taux des dépenses
publiques sur le PIB réduit à 33,7% en moyenne par an, c'est à dire encore très
élevé. Toutefois, les données du tableau 2.1 et le graphique 2.1 nous montrent
une orientation à la baisse continuelle et rapide de ce taux. En effet, il a
chuté de 47% en 1976 à 35,3% en 1980 et 30,8% en 1984.
- Depuis 1986, d'une part, on voit
la chute dramatique du taux des dépenses
budgétaires dans la période 1986-88, avec une diminution de 34,7% en 1985 à
23,2% en 1986 et 20% en 1987-1988. C'est la conséquence des crises des recettes
budgétaires et crises d'inflation, elle oblige le gouvernement de réduire ses
dépenses non seulement pour la consommation, mais aussi pour l'investissement.
D'autre part, dès 1986, l'Etat commence à baisser la subvention budgétaire
directe au secteur public, la remplacer par le crédit de la Banque centrale;
c'est à dire remplacer le déficit budgétaire par le déficit de la Banque
centrale. Voici une cause majeure de la chute du taux des dépenses budgétaires
et du taux des déficits budgétaires.
- Cependant, d'après Van Arkadie
(1992), puisqu'il y a des succès dans la réduction du taux des dépenses
publiques sur le PIB et ce taux au Viêt-nam n'est pas très élevé par rapport au
standard international, même plus faible, si le PIB du Viêt-nam est sous-évalué,
le gouvernement vietnamien n'a aucun programme de réduction des dépenses
budgétaires de grande envergure, bien que plusieurs dépenses puissent être
réduites plus fortement[2].
Par conséquent, le taux des dépenses budgétaires remonte en 1989-90, surtout le
taux de croissance des dépenses budgétaires en termes réels augmente fortement
en 1989 (tableau 2.2).
- En 1990-91, face à la réduction
dramatique des recettes budgétaires et la suppression de l'aide soviétique, le
gouvernement vietnamien applique le remède du Fonds Monétaire International en
mettant en oeuvre des mesures d'austérité rigoureuses, surtout abandonner les
objectifs ambitieux de croissance, les remplacer par les objectifs de
stabilisation de l'économie. Il réduit considérablement toutes les catégories
de dépenses budgétaires, annule la subvention aux fonctionnaires et ouvriers du
secteur public, diminue l'offre de capital circulant et fixe aux entreprises
étatiques[3]
ainsi que les dépenses militaires[4].
De plus, dans cette période, les dépenses budgétaires sont réalisées dans un nouveau
principe: les dépenses se limitent dans l'envergure des recettes, c'est le
point central de la loi de Wagner[5].
Enfin, les autorités vietnamiennes ont réussi à réduire ce taux et le ramener à
un niveau de 18,8% en période 1990-92, notamment elle a baissé jusqu'à 15,8% en
1991. Dans la même période, le taux du déficit budgétaire dans le PIB a
rapidement réduit.
- Depuis 1992, d'une part, les
recettes budgétaires commencent à augmenter considérablement, et d'autre part,
le gouvernement vietnamien retrouve les ressources non-inflationnistes pour
financer ses déficits budgétaires, notamment l'utilisation de mesure d'emprunt
domestique, le retour de l'aide internationale pour le développement (AOD),
l'investissement étranger direct (IED) et les devises envoyées de l'étranger
par les vietnamiens d'outre-mer. Ces conditions permettent le gouvernement
vietnamien d'augmenter le taux des dépenses budgétaires pour améliorer le
niveau de vie des habitants (chuté fortement durant la période de crises
1985-1988 et d'austérité 1990-1991) et l'infrastructure. Ainsi, malgré
l'accroissement des dépenses budgétaires à 24,8% du PIB durant la période
1992-95, le taux du déficit budgétaire baisse fortement, et il ne crée pas des
tensions inflationnistes de façon importante.
Pour étudier l'évolution des
dépenses budgétaires en termes réels (déflatées par l'indice des prix à la
consommation), nous utilisons le tableau 2.2:
Tableau 2.2: Les variations
annuelles des dépenses publiques en termes réels (%)
Année
|
Taux
|
Année
|
Taux
|
Année
|
Taux
|
Année
|
Taux
|
1976
|
....
|
1981
|
32,7
|
1986
|
-60,1
|
1991
|
-21,5
|
1977
|
-17,5
|
1982
|
19,4
|
1987
|
31,9
|
1992
|
66,7
|
1978
|
-10,1
|
1983
|
-17,2
|
1988
|
11,7
|
1993
|
48,4
|
1979
|
-2,8
|
1984
|
-10,6
|
1989
|
77,3
|
1994
|
5,5
|
1980
|
-17,4
|
1985
|
57,0
|
1990
|
-19,1
|
1995
|
9,5
|
L'accroissement des dépenses
budgétaires nominales est très souvent plus faible que celui du taux d'inflation
pendant la période 1976-1984, ceci a évidement une influence positive sur
l'évolution du prix, et reflète la chute importante des dépenses publiques en
termes réels. Cependant, en période 1985-1989, on voit les taux de croissance
importants des dépenses budgétaires en termes réels, sauf 1986. Il existe
plusieurs raisons expliquant ce phénomène, notamment l'augmentation des
subventions de l'Etat au secteur économique public, celle de l'investissement
et de transfert pour les emprunts domestiques de la période précédente. En
période 1990-1991, avec la politique d'austérité, le taux baisse sensiblement,
de -20% par an. Mais, il ensuite augmente rapidement depuis 1992 bien que sa
valeur soit toujours inférieure à celle du taux de croissance des recettes
budgétaires en termes réels, sauf 1993.
2.
L'évolution de la structure des dépenses budgétaires
L'importance de la charge des
dépenses budgétaires et leur structure sont tout-à-fait susceptibles de
constituer une source de l'inflation selon la théorie monétariste. Au Viêt-nam,
selon la classification statistique traditionnelle, la structure des dépenses
budgétaires se compose de trois catégories:
- Les dépenses d'investissement;
- Les dépenses courantes;
- Les dépenses de transferts
(intérêt des emprunts).
Le tableau 2.3 nous donne quelques
remarques importantes suivantes:
- En 1976, tout de suit après les
guerres vietnamo-américaines, les dépenses budgétaires pour l'investissement de
développement occupe 50% du total des dépenses budgétaires. Les dépenses
courantes, y compris les dépenses militaires n'occupe que de 48%. Cela confirme
clairement la politique de l'investissement élevé et prioritaire du Parti et du
gouvernement vietnamien pour développer rapidement l'économie.
- Toutefois, depuis 1977, la part
relative de l'investissement pour le développement réduit sans cesse et
rapidement, elle passe de 50% en 1976 à 43,5% en 1977, 35,6% en 1979, 30,8% en
1980 et 24,2% en 1981. En revanche, la part des dépenses courantes augmente
vite en cette période: 47,9% en 1976 à 60% en 1979 et 71,4% en 1981. Ainsi,
dans le total des dépenses budgétaires de la période 1976-1981, 37,3% est
destiné à l'investissement de développement et 58,8% pour les dépenses
courantes dont environ 50% pour les dépenses militaires et autre 50% pour la
consommation augmentée rapidement après les trente ans de guerre[6].
La cause essentielle de la réorientation de la structure des dépenses
budgétaires est l'explosion des guerres avec le Cambodge et la Chine, puisque
la part majeure des dépenses courantes s'oriente à servir les guerres. Ainsi,
les guerres font diminuer les dépenses d'investissement et renforcer les
dépenses militaires. Elle devient donc un facteur de la détermination des
dépenses budgétaires du Viêt-nam.
- En période 1982-85, malgré les
pressions encore fortes, mais graduellement baissées, envers les dépenses pour
l'armée et les besoins de consommation après les guerres, la part des dépenses
courantes baisse de temps en temps, de 71,4% en 1981 à 68% en 1984 et 62,4% en
1985. Par contre, la proportion des dépenses budgétaires pour l'investissement
augmente, elle passe de 24,2% en 1981 à 29% en 1984 et 30,9% en 1985.
Ainsi, l'évolution de la structure
des dépenses budgétaires du Viêt-nam en période 1976-1985 reflète assez
clairement le rôle des guerres et de
l'ambition du développement sur les dépenses publiques. Elles sont donc parmi
des facteurs de détermination des dépenses budgétaires du Viêt-nam.
Tableau 2.3: Les
catégories des dépenses budgétaires (milliards de dông, prix courant, et %)
Année
|
Total des
dépenses
budgétaires
|
Dépenses
courantes
|
Dépenses
pour
l'investiss.
|
Dépenses
de
transfert
|
Part des dep
courantes
dans le total
|
Part des dep.
d'investsse.
dans le total
|
Part des dep
de transfert
dans le total
|
1976
|
0,94
|
0,45
|
0,47
|
0,02
|
47,9
|
50,0
|
2,1
|
1977
|
0,92
|
0,50
|
0,40
|
0,02
|
54,3
|
43,5
|
2,2
|
1978
|
1,01
|
0,58
|
0,40
|
0,03
|
57,4
|
39,6
|
3,0
|
1979
|
1,15
|
0,69
|
0,41
|
0,05
|
60
|
35,6
|
4,3
|
1980
|
1,2
|
0,74
|
0,37
|
0,09
|
61,7
|
30,8
|
7,5
|
1981
|
2,69
|
1,92
|
0,65
|
0,12
|
71,4
|
24,2
|
4,5
|
1982
|
6,12
|
4,25
|
1,68
|
0,19
|
69,4
|
27,6
|
3,1
|
1983
|
7,8
|
5,25
|
2,20
|
0,35
|
67,3
|
28,2
|
4,5
|
1984
|
11,5
|
7,82
|
3,34
|
0,34
|
68
|
29
|
3
|
1985
|
34,6
|
21,6
|
10,7
|
2,30
|
62,4
|
30,9
|
6,6
|
1986
|
120,8
|
75,9
|
33,0
|
11,9
|
62,8
|
27,3
|
9,9
|
1987
|
514,9
|
329
|
116
|
69,9
|
63,9
|
22,5
|
13,5
|
1988
|
2840
|
1489
|
625
|
726
|
52,4
|
22,0
|
25,6
|
1989
|
6781
|
4745
|
1626
|
410
|
70,0
|
24,0
|
6,0
|
1990
|
9186
|
6156
|
2124
|
906
|
67,0
|
23,1
|
9,9
|
1991
|
12081
|
8728
|
2135
|
1218
|
64,8
|
17,7
|
10,1
|
1992
|
23710
|
15452
|
6450
|
1808
|
65,2
|
27,2
|
7,7
|
1993
|
37010
|
25700
|
9600
|
1710
|
69,4
|
25,9
|
4,7
|
1994
|
44655
|
31121
|
11300
|
3850
|
69,7
|
25,3
|
5,0
|
1995
|
55090
|
39140
|
12850
|
3100
|
71,0
|
23,3
|
5,6
|
Source: voir tableau
2.1
- Depuis 1985-86, les tensions
militaires deviennent très faibles, le Viêt-nam retire son armée du Cambodge et
commence à chercher une réconciliation avec la Chine. La chute dramatique des
dépenses militaires entraîne la chute forte des dépenses courantes: 62,4% en
1985 à 52,4% en 1988. Pourtant, la part relative des dépenses d'investissement
diminue également. Sa cause est la hausse soudaine de la part des dépenses de
transfert. Comme la plupart des emprunts domestiques du gouvernement vietnamien
n'ont pas d'intérêt, les dépenses de transfert dans le budget sont donc
équivalentes au remboursement de la dette extérieure[7].
La part des dépenses de transfert a passé de 3% en 1984 à 6,6% en 1985, 9,9% en
1986, 13,5% en 1987 et 25,6% en 1988. L'accroissement rapide des dépenses pour
le transfert se passe en même temps avec la chute du taux de dépenses
budgétaires sur le PIB, cela provoque un déséquilibre entre les composantes des
dépenses en défaveur des dépenses courantes et de l'investissement. Cette
tendance se renverse en 1989, avec l'augmentation de toutes les deux dernières.
Cependant, en 1990-1991, le gouvernement vietnamien renforce de nouveau le
remboursement étranger afin d'améliorer la relation économique avec le monde
extérieur[8]
afin d'améliorer la relation économique avec le monde extérieur, cette mesure
reconduit à la nouvelle chute de la proportion des dépenses budgétaires
courantes et de celles pour l'investissement.
- Pour la période depuis les
réformes 1989, en vue générale, la structure des dépenses budgétaires du
Viêt-nam a tendance à stabiliser. Les dépenses courantes occupent d'environ 70%
du total des dépenses budgétaires, alors que les dépenses pour l'investissement
occupe de 24-26%. Cependant, il y a deux années particulières, l'année 1991
avec la chute des parts des dépenses courantes et d'investissement et la monté
de la part des transferts; et l'année 1992 avec l'augmentation des dépenses
pour l'investissement et la chute de la part des dépenses courantes.
3. La comparaison des dépenses budgétaires du
Vietnam
avec celle
d'autres pays en développement
Le tableau 2.4 montre que le taux
des dépenses budgétaires du Viêt-nam est beaucoup plus élevé que celui dans de
la plupart des pays en développement et il représente donc une charge très
lourde pour l'Etat et la population, car il exige un prélèvement fiscal très
important pour un pays à un revenu national par tête extrêmement faible.
Tableau 2.4: Comparaison du taux des
dépenses budgétaires du Viêt-nam
avec
d'autres pays en développement (% du PIB)
Groupe des pays
|
1975-1976
|
1980-1981
|
1985-1986
|
1987-1988
|
Ensemble des PVD
|
25,3
|
25,9
|
24,4
|
23,7
|
- Pays à revenu intermédiaire
|
na
|
28,1
|
27,5
|
24,4
|
- Pays à faible revenu
|
na
|
20,6
|
20,8
|
22,9
|
- Asie
|
18,6
|
21,2
|
22,8
|
22,0
|
- Afrique au Sud du Sahara
|
23,1
|
23,1
|
23,6
|
22,3
|
- Amérique Latine
|
20,4
|
23,2
|
29,1
|
NA
|
- Moyen - Orient
|
45,6
|
38,5
|
34,5
|
NA
|
- Pays exportateurs pétroliers
|
na
|
27,8
|
26,7
|
33,1
|
Viêt-nam
|
47,0
|
34,6
|
29,0
|
20,3
|
Sources : FMI,
Government Finance Statistics (GFS),
FMI, International Financial Statistics (IFS), 1989
World Bank, World Development Report, 1986-1990
Outre cette remarque générale, les
comparaisons effectuées pour les années clés depuis 1976 jusqu'à 1995 nous
permettent de relever les remarques plus détaillées suivantes:
- Pendant la période 1976-85, le
taux des dépenses budgétaires du Viêt-nam sur le PIB est 1,2-1,8 fois plus
élevé que le taux moyen des pays en développement. Il ne baisse qu'au niveau
inférieur à celui de ces pays à la période de crises d'inflation et de
transition économique 1986-92. A partir de 1993, le taux du Viêt-nam revient au
niveau un peu plus élevé que celui des pays en développement.
- Les résultats sont similaires lors
de la comparaison avec les pays à revenu faible, on trouve que le taux des
dépenses budgétaires sur le PIB du Viêt-nam est beaucoup plus élevé au cours
des années 1976-1985, mais un peu plus bas dans la période de crises
d'inflation et de transition économique, sauf 1991 avec un taux
particulièrement bas. Pour les pays à revenu intermédiaire, ce taux du Viêt-nam
est bien supérieur en période 1976-1985, mais trop inférieur en période
1986-1992. Depuis 1993, le Viêt-nam regagne les taux comparables.
- En fait, le taux des dépenses
budgétaires du Viêt-nam au cours de la période de planification centralisée
1976-1985 peut comparer à celui des pays de Moyen-Orient, où le pétrole est la
ressource principale pour le prélèvement public. Cependant, si l'on compare le
taux du Viêt-nam avec l'ensemble des pays exportateurs pétroliers, il est
beaucoup supérieur en période 1976-1985. Pour la période 1986-1992, ce taux du
Viêt-nam est bien inférieur à celui des pays de Moyen-Orient et à celui moyen des pays exportateurs
pétroliers.
- Lors de la comparaison avec les
pays asiatiques, on a les conclusions similaires comme lors de comparaison avec
l'ensemble des pays en développement. En général, dans toute la période
1976-1985, le taux des dépenses budgétaires sur le PIB du Viêt-nam est
supérieur au taux moyen de l'ensemble des pays de l'Asie. Par contre, dans la
période 1986-1992, ce taux du Viêt-nam est un peu près de leur taux moyen. Dans
la comparaison avec les pays de l'Afrique et de l'Amérique latin, les taux du
Viêt-nam sont toujours plus élevés en période 1976-1985, mais légèrement
inférieurs en période 1986-1992.
Tableau 2.5: Comparaison des taux de
dépenses budgétaires (%/PIB)
Pays
|
1976
|
1980
|
1985
|
1987
|
1990
|
1993
|
Ensemble des pays d'Asie
|
19,35
|
20,74
|
22,42
|
21,98
|
na
|
na
|
- Bangladesh
|
13,49
|
11,66
|
12,96
|
na
|
na
|
na
|
- Inde
|
17,73
|
18,71
|
16,42
|
17,92
|
17,26
|
17,75
|
- Indonésie
|
22,39
|
23,67
|
21,10
|
20,18
|
19,2
|
16,06
|
- Corée
|
18,01
|
20,26
|
16,25
|
15,11
|
16,15
|
16,85
|
- Malaisie
|
28,89
|
32,34
|
29,04
|
29,78
|
29,29
|
25,82
|
- Myanmar
|
12,93
|
15,85
|
16,10
|
14,0
|
16,3
|
10,16
|
- Népal
|
10,75
|
14,24
|
17,62
|
17,4
|
17,22
|
15,78
|
- Pakistan
|
23,18
|
22,75
|
23,41
|
22,33
|
22,44
|
24,63
|
- Philippines
|
15,27
|
14,27
|
13,08
|
15,88
|
19,6
|
18,47
|
- Singapour
|
23,11
|
23,26
|
27,20
|
33,84
|
20,44
|
17,11
|
- Srilanca
|
27,28
|
42,42
|
33,36
|
31,71
|
28,37
|
26,96
|
- Thaïlande
|
16,91
|
20,36
|
20,87
|
18,06
|
14,59
|
16,35
|
Viêt-nam
|
47,0
|
35,3
|
34,7
|
20,9
|
21,9
|
27,1
|
Sources: FMI,
International Financial Statistics, 1989, p.162, pour 1976, 1980
FMI, Government Finance Statistics, Yearbook,
1995, pour 1985, 87, 90 et 1993.
Dans le cas de la comparaison avec
certains pays asiatiques, on peut avoir les remarques suivantes: En premier
lieu, le taux des dépenses budgétaires du Viêt-nam à l'époque 1976-85 est très
élevé, seuls quelques pays comme la Srilanka (1978-87), la Malaisie (1972-90),
Singapour (1983-87) et Maldives (1980-87) peuvent comparer avec le Viêt-nam.
Pour les autres pays sélectionnés dans le tableau 2.5, leur taux de dépenses
publiques sur le PIB est toujours inférieur à celui du Viêt-nam. En deuxième
lieu, en période de crises 1986-92, ce taux du Viêt-nam baisse à niveau moyen
des pays en développement asiatiques, donc, il est inférieur à celui de la
Malaisie, de Singapour, du Pakistan, de la Srilanka et des Maldives, équivalent
à celui de l'Indonésie et de la Thaïlande, mais encore supérieur à celui de
l'Inde, du Bangladesh, du Corée du Sud, de la Birmanie, du Népal et des
Philippines. En troisième lieu, depuis 1993, le taux des dépenses budgétaires
du Viêt-nam remonte à 26%, équivalent à celui du groupe des pays les plus
dépensés.
Ainsi, les comparaisons
internationales nous indiquent que les taux des dépenses budgétaires sur le PIB
du Viêt-nam durant la période 1976-85 sont très élevés par rapport à ceux des
autres pays en développement. Ce phénomène peut être l'une des origines principales
des déficits budgétaires importants et persistants du Viêt-nam, qui provoquent
l'inflation élevée pendant les dernières années de la décennie 1970 et toute la
décennie quatre-vingt. Les analyses de l'évolution de la structure des dépenses
budgétaires montrent également les trois causes: dépenses pour l'armée, pour
les ambitions de développement de la politique de planification centralisée et
pour les besoins objectifs et inévitables d'une société d'après-guerre, comme
l'infrastructure, la santé et l'éducation. Nous allons maintenant analyser ces causes.
[1] Le taux des dépenses publiques sur le revenu national productif défini
dans la statistique socialiste (il ne compte pas la contribution du service)
était de 63,2% en 1976, 56,6% en 1977,
52,1% en 1978, 53,5% en 1979, 46,6% en 1980, 44,6% en 1981, 45,8% en
1982, 43,2% en 1983 et 40,7% en 1984. Voir: Vietnamese Financial Economic Data
1976-1986, General Statistical Office, Vietnam.
[2] Van Arkadie (1993), op. cit.
[3] IMF (1992, 1995), op. cit.
[4] Fforde A. et De Vylder S. (1996) "From plan to market - Economic
Transition of Vietnam", Westview Press, United States of America. World
Bank (1990-93), op. cit.
[5] Wagner Adolph (1890) "Finanzwissenschaft", Leipzig, 3rd Edi,
Part 1.
[6] Fforde A. et De Vylder S. (1996), op. cit.
[7] World Bank (1991) " Vietnam: Restructuring Public Finance and
Public Enterprises", Economic Report, 17 December, Washington DC. p.232
[8] World Bank (1991), op. cit.
Không có nhận xét nào:
Đăng nhận xét