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Section 3: Les conséquences inflationnistes du financement du déficit Budgétaire par le recours à l'émission monétaire
Les émissions monétaires visant au
financement du déficit budgétaire sont sans doute une source extrêmement
importante et directe de l'inflation, comme l'affirment l'école monétariste et
les autres courants économiques. Il est bien évident que le financement des
déficits budgétaires par le recours à l'émission monétaire est un élément de
formation des tensions inflationnistes déjà toujours manifestées dans tel ou
tel secteurs économiques. La formation des tensions inflationnistes est liée
directement à la fois à l'accroissement des masses monétaires en circulation et
à la nature des dépenses publiques financées par la création de monnaie. Le
financement du déficit budgétaire par la création de monnaie est donc une sorte
d'impôt sur les détenteurs d'encaisses monétaires, dont le pouvoir d'achat
diminue en raison de la hausse des prix induite par l'expansion monétaire,
c'est pourquoi on appelle parfois ce type de financement "taxe
d'inflation"[1].
1- Les conséquences inflationnistes du
financement du
déficit
budgétaire par le recours à l'émission monétaire
dans les
théories et études économiques
1.1) A travers les théories
Les théories parlent de deux
relations majeures, surtout dans les pays en développement, l'une est celle
entre déficit budgétaire et émission monétaire et l'autre entre émission
monétaire et inflation.
a)
La relation entre déficit budgétaire et émission monétaire:
L'influence des déficits budgétaires
sur la croissance monétaire est l'objet de plusieurs travaux pendant la
décennie 1980s et se développe au cours des dernières années. L'école
monétariste affirme que la masse monétaire est déterminé par la politique
gouvernementale puisque les gouvernements dépensent plus qu'ils prélèvent
l'impôt, par conséquent, ils doivent émettre la monnaie pour financer leur
déficit budgétaire[2].
En général, des économistes estiment ensemble que l'accroissement des déficits
budgétaires et des dettes publiques provoque la croissance de la masse
monétaire. Cependant, dans les études empiriques, on trouve les résultats
différents tant au niveau des pays industrialisés et en développement qu'au
sein des groupes des pays en développement.
Pour les pays industrialisés, la
plupart des études montrent que la dette publique influence
non-significativement la croissance monétaire dans ces pays[3].
Dans le cas des Etats-Unis, cette relation est biaisée[4].
Pour les autres pays industrialisés, pendant une longue période, il y a eu
rarement l'étude sur cette relation, mais depuis le début des années
quatre-vingt, il apparaît quelques unes[5],
mais les résultats sont similaires. On explique parfois cette phénomène à
partir du fait que dans les pays industrialisés, la monétisation des déficits
budgétaires n'est pas un processus automatique[6],
c'est à dire elle est sous le contrôle et anticipée par les autorités
monétaire.
Par contre, la monétisation des
déficits budgétaires dans les pays en développement peut être inflationniste.
Gillis et al. évaluent que comme un règle commun, les taux d'inflation dans les
pays les plus moins avancés, qui dépassent largement le taux mondial, sont
souvent d'origine des déficits budgétaires[7].
L'une des explications de la conséquence inflationniste des déficits
budgétaires est le manque de marchés de capital domestique bien développés qui
peuvent absorber de nouveaux bons et obligations émis par les gouvernements
concernés[8].
De plus, dans la plupart des pays en développement, la banque centrale est sous
le contrôle direct du ministère des finances ou du gouvernement central, ce qui
entraîne facilement la création monétaire pour financer les déficits du
gouvernement[9]
L'une des théories monétaristes
explicatives de l'inflation causée par les déficits budgétaires est celle de
Bruno et Easterly[10].
En se basant surtout sur les expériences des cas du Brésil, du Chili et du
Mexique en Amérique latine, et sur les cas du Ghana, de l'Israël et de
l'Indonésie sur les autres continents, les auteurs montrent qu'un choc
temporaire, comme le dérapage budgétaire de 1979, 1985 et 1989 au Viet-nam,
peut provoquer un phénomène de crise d'inflation, qui ne se résorbe qu'avec un
certain retard après que la cause du choc soit revenue à la normal[11].
Cette crise d'inflation se définit comme une période de plusieurs années
pendant laquelle, le taux d'inflation annuel dépasse 40%, sans pour autant se
confondre avec un régime d'inflation chronique, qui dure plus longtemps, avec
une inflation forte et régulière[12].
Cette théorie repose sur deux hypothèses principales, d'abord il existe une
relation négative à moyen et long terme entre l'inflation et la croissance du
revenu, telle que le taux de croissance de ce dernier réagit avec retard, et en
sens inverse, aux variations de l'inflation, et ensuite la vitesse de
circulation de la monnaie augmente quand les agents privés prévoient une
accélération de l'inflation[13].
D'après l'étude de De Haan et
Zelhorst (1990), il existe au moins quatre canaux possibles par lesquels, la
création ou l'existence des dettes gouvernementales résultées du déficit
budgétaire peuvent conduire à la création monétaire:
- Pressions politiques pour accommodate
les déficits budgétaires,
- Théorie de seigniorage optimal,
- Problème d'inconsistance
temporelle de politique du gouvernement,
- Hypothèse de dominance fiscale[14].
Il est clair que dans les pays en
développement, il y a très souvent des pressions politiques envers les
autorités monétaires et le système bancaire dans l'utilisation de l'expansion
monétaire rapide pour financer les déficits budgétaires du gouvernement puisque
les banques centrales sont très souvent dépendante des gouvernements centraux,
même dans le cas où elles trouvent leur indépendance, cette indépendance de
jure peut ne pas être suffisante à assurer l'indépendance de facto[15].
Pour le deuxième canal, nous avons discuté dans le premier chapitre, dont la
conclusion principale est que l'augmentation de la taxe inflationniste
originaire de seigniorage monétaire ne compense pas suffisamment la perte
causée par l'inflation accompagnant. Kenh 3:p.457
Le dernier canal est analysé en
détail dans l'étude de Sargent et Wallace (1981). La version similaire dans le
cas où les déficits budgétaires peuvent causer l'hyperinflation est également
analysée par Kiguel (1989). Dans tous les deux cas, selon De Haan et Zelhorst,
on suppose la dominance de la politique fiscale par rapport à la politique
monétaire, donc l'offre monétaire devient endogène. Si le taux d'intérêt réel
dépasse le taux de croissance économique, la dette publique augmentera plus
vite que revenu réelle et le public désire absorber la dette publique
augmentée, ce qui oblige le gouvernement de prendre l'émission monétaire afin
de couvrir ses déficits. Si la capacité de l'absorption des déficits
budgétaires du public privé non bancaire est limitée, ces déficits seront
absorbés par les banques commerciales ou par l'étranger. Toutefois, les banques
commerciales et les étrangers peuvent ne pas toujours être prêts d'absorber de
nouveaux bons et obligations de quelques pays en développement, par conséquent,
ces pays doivent revenir au recours à l'émission monétaire conformément à la théorie
de Sargent et Wallace[16].
b) La
relation entre émission monétaire et inflation:
Cette relation est le point clé de
la théorie monétariste, selon laquelle, l'inflation est toujours et partout un
phénomène monétaire et qu'il n'y a pas, par conséquent, de lutte contre
l'inflation sans politique monétaire restrictive[17].
La cause immédiate de l'inflation est toujours une croissance de la masse
monétaire trop rapide par rapport à celle de la production[18].
L'expérience des
siècles passés, pour un très grand nombre pays, montre bien qu'il n'a jamais
existé une période longue d'inflation continue qui ne soit accompagnée par une
croissance excessive de la masse monétaire à un taux plus élevé que celui de la
croissance de la production[19].
Cependant, dire que l'inflation est
un phénomène monétaire ne veut pas dire que l'inflation commence par suite
d'une création arbitraire excessive de monnaie ou que la masse monétaire est
seule à jouer un rôle dans l'inflation, par contre, l'inflation est un
processus continu où les différentes variables jouent successivement le rôle de
cause et d'effet, cette phrase veut souligner une chose: seule la variable
monétaire est toujours présente dans le processus inflationniste[20].
(à ajouter, si
nécessaire, ou cette relation sera présentée dans la partie d'introduction ?)
1.2) A travers les études empiriques
De Haan J. and Zelhorst D. (1990)
ont utilisé ces théories dans leurs études empiriques pour le cas des 17 pays
en développement sélectionnés pour la période 1961-85. A partir de plusieurs
équations de régression, ils ont tiré une conclusion paradoxale: tous les
résultats n'offrent aucun support pour le hypothèse que les déficits
budgétaires influencent la croissance monétaire, il n'y a qu'une seule minorité
des pays donnant l'évidence que les déficits budgétaires et la croissance
monétaire a une relation positive. Cependant, son dernière conclusion est
importante pour le cas du Viet-nam: Il existe une relation positive entre les
déficits budgétaires et l'inflation (et croissance monétaire) durant la période
de l'inflation rampante[21],
c'est à dire, selon eux, quand les taux d'inflation sont supérieurs à 75% par
an et le taux moyen est supérieur à 80% pour une période d'au moins de trois
ans.
Dans l'application de la théorie de
Bruno et Easterly pour le cas du Viet-nam, on a une prédiction principale que
l'augmentation temporaire du taux de déficit budgétaire entraîne une
augmentation relativement brutale de l'inflation et de la vitesse de circulation
de la monnaie, qui amplifie l'effet de ce choc. Il en résulte un ralentissement
temporaire de la croissance, qui ralentit à son tour le mouvement de retour à
la normale du taux d'inflation, même après que le taux du déficit budgétaire
soit revenu à sa valeur initiale. Selon ce mécanisme, l'inflation dure plus
longtemps que le dérapage budgétaire qui la provoque. Ainsi, les crises d'inflation de 1986-88 serait le
résultat du seul choc budgétaire de 1985. La fin de la crise d'inflation en
1989 ne serait donc pas un événement spécifique, mais devrait s'interpréter
seulement comme le retour à la situation d'inflation chronique qui prévalait
avant 1986[22].
On a en réalité vu les taux d'inflation
de 67,5% de 1990-91 comme une témoignage, la chute nette du taux d'inflation de
1989 en-dessous de la tendance d'avant le crise d'inflation est anormale parce
qu'il est influencé par diverses autres mesures anti-inflationnistes menées par
le gouvernement vietnamien dans cette année-là. Pareillement, le choc du
déficit budgétaire 1979-80 a provoqué l'accélération rapide de l'inflation en
période 1981-82, ensuite, l'inflation retourne à la normale en 1983-84 avant
d'entrer dans un nouvel choc budgétaire en 1985.
II- Les crises de monnaie et de devaluations
au cours de la
transition économique
A) Le
mécanisme de l'émission monétaire dans l'économie centralement planifiée:
L'amélioration de la situation
budgétaire n'est qu'une condition nécessaire à la réduction durable de
l'inflation, et elle n'est pas suffisante[23].
Selon plusieurs études internationales, il faut donner à l'économie un point
d'ancrage nominal pour contrôler l'inflation et guider les anticipations[24].
Il y a plusieurs choix, mais on destine toujours le rôle prioritaire à la
quantité de la monnaie comme point d'ancrage pour le niveau des prix[25].
Cependant, au Viet-nam, avant 1989,
le mécanisme de l'émission monétaire ne permet pas de créer une ancrage
monétaire nécessaire. Comme dans les autres économies de planification
centralisée, le système bancaire du Viet-nam se caractérise par un mécanisme de
l'offre monétaire en deux flux: le flux de l'argent liquide (en espèces et
billets) et le flux de chèques. L'argent liquide est créé pour servir l'achat - vente et la transaction des
marchandises des habitants sur les marchés étatique et libre. La plupart des
activités dans l'appareil de production de l'Etat sont réalisées par les
chèques de compte. Deux sources principales pour mettre en circulation l'argent
liquide sont la dépense aux salaires et celle à l'achat par la voie
administrative des produits agricoles tandis que le canal principal pour le
retirer de la circulation est le chiffre d'affaire des ventes en détail du
commerce d'Etat. Pour les chèques, ils sont créés par trois sources: les
dépenses budgétaires, le bénéfice que
l'Etat laisse aux entreprises, et le crédit bancaire. Ces deux flux d'offre
monétaire ont des relations strictes l'un et l'autre, par exemple quand l'Etat
augmente le crédit à l'investissement (chèque), il doit augmenter l'argent
liquide pour payer le salaire aux travailleurs.
Dans le mécanisme de planification
centralisée, lorsque le secteur public domine absolument l'économie, tous les
moyens principaux de production sont à la propriété de l'Etat et sont
sévèrement contrôlés par l'Etat. Les bénéfices des entreprises publiques sont
le revenu de l'Etat et transférés au budget. En regardant sa demande de revenu,
le gouvernement peut imposer le niveau de prix de vente de ses marchandises
plus élevé que le salaire moyen payé aux ouvriers ou aux paysans quand il
achète administrativement leurs produits. La différence entre le prix de vente
de ses marchandises et la somme payée aux travailleurs crée le bénéfice du
secteur d'Etat et ensuite elle est transmise à la banque centrale par deux flux
: le flux de liquidités est le chiffre d'affaire des ventes en détail du
commerce d'état, et le flux de chèques est celui des prélèvements aux
entreprises publiques pour verser au budget d'état. L'Etat prend ces argents
pour réinvestir dans des entreprises publiques ou servir sa consommation selon
les différents buts. Dans ce système, on n'a pas besoin de sortes des impôts,
parce que la responsabilité des versements des entreprises publiques au budget
et les frais salariaux aux travailleurs (ouvriers et paysans) sont clairement
déterminés. Il suffit d'ajuster le décalage entre prix de vente des
marchandises et salaire payé aux
travailleurs pour que le gouvernement puisse élargir ou réduire le niveau de
son revenu, et par conséquent, contrôler la monnaie totale et le degré de l'émission
monétaire.
Ce système financier socialiste est
simple et semble efficace mais il est facilement bouleversé une fois que sa
base, c'est à dire l'économie commandée et le mécanisme de planification
centralisée avec les prix administratifs, varie fortement, spécialement dans le
cas d’une économie avec un déficit chronique où existe un marché parallèle. Au
Viet-nam, les réformes en faveur de l'élargissement du rôle autonome des unités
économiques industrielles et du forfait des produits dans l'agriculture
débutées en 1980 ont fait rapidement tomber en ruine le système financier
sévère précité, cela entraîne une explosion de l'offre monétaire et de
l'inflation pendant les années 1980-88. Dans les paragraphes suivants, nous
prouverons que ce processus de transformation du mécanisme économique a
influencé le système financier sur tous les deux flux de l'offre monétaire
(l'argent liquide et le chèque) dont le moteur essentiel était la
décentralisation du secteur public et l'explosion des transactions en argent
liquide du secteur privé.
B) La
crise de l'émission de la monnaie fiduciaire
Pour la première source de l'offre
monétaire (l'argent liquide), à partir de l'année 1980, au Viet-nam, les
paysans ont droit de vendre leurs produits (après avoir accompli la vente
obligatoire à l'Etat selon le plan préfixé avec de bon prix) aux marchés
d'après le prix négociable, ensuite depuis 1981, le mécanisme à double et
triple prix est apparu sur le marché d'état. Le revenu des producteurs augmente
et ils ont le droit d'utiliser librement leur argent liquide. Le tableau 3.11
montre qu'après une période de la baisse de sa part relative 1978-80 causée par
la politique de nationalisation et de collectivisation de l'Etat, la proportion
de vente en détail du secteur privé augmente en 1981. Cependant, elle stagne
pendant toute la période 1982-86 malgré le forte développement du secteur privé
en période 1981-84. Cette stagnation a l'origine de la politique de
l'interdiction de vente transprovinciale appliquée jusqu'en 1987. Depuis cette
date, et au fur et à mesure du développement économique, le marché parallèle,
où on vend en détail des biens de consommation, de services et de petits moyens
de production, se développe rapidement. Son envergure, représentée par sa part
relative de plus en plus élevée dans la valeur totale de vente en détail,
augmente remarquablement après chaque année grâce à la politique de la
libéralisation de prix pas à pas de l'Etat, au développement fort du secteur
privé (surtout dans le domaine du commerce), et à la faiblesse de l'Etat dans
la gestion économique.
Tableau 3.11: Structure
de vente en détail dans les secteurs du Viet-nam (%)
Année
|
Gouvernement
et Collectivité
|
Secteur
Privé
|
Année
|
Gouvernement
et Collectivité
|
Secteur
Privé
|
1976
|
54,9
|
45,1
|
1986
|
58,6
|
41,4
|
1977
|
52,4
|
47,6
|
1987
|
56,8
|
43,2
|
1978
|
51,4
|
48,6
|
1988
|
49,6
|
50,4
|
1979
|
56,1
|
43,9
|
1989
|
39,2
|
60,8
|
1980
|
60,8
|
39,2
|
1990
|
33,1
|
66,9
|
1981
|
57,6
|
42,4
|
1991
|
26,9
|
73,1
|
1982
|
59,2
|
40,8
|
1992
|
23,1
|
76,9
|
1983
|
58,6
|
41,4
|
1993
|
21,0
|
79,0
|
1984
|
58,7
|
41,3
|
1994
|
22,0
|
78,0
|
1985
|
58,8
|
41,2
|
1995
|
23,2
|
76,8
|
Source :
Bureau général de la statistique du Viet-nam
D'autre part, beaucoup de marchandises
qui se sont échangées en nature, en période de planification centralisée
1954-75, (par exemple l'échange des produits agricoles à la campagne, l'échange
des produits agricoles et des matériels entre les paysans et l'Etat) ou en
chèques (tous les moyens de production, de capital...) s'échangent aujourd'hui
en liquidités. Au Viet-nam, la demande de la monétisation de l'économie se
produit rapidement pendant toute la période de l'après guerre.
Le tableau 3.12 montre qu'en réalité le
taux de monétisation de l'économie vietnamienne s'est fortement augmenté durant
la période de planification centralisée 1976-81. Voici la conséquence directe
de l'accroissement rapide de la masse monétaire dans la condition de maintenir
une fixation absolue des prix dans le secteur économique étatique[26].
Lorsque le prix dans ce secteur est graduellement libéré, l'inflation a accru
vite, par conséquent, le taux de monétisation de l'économie a baissé. La chute
brutale de ce taux en 1981-82 est un témoin.
Tableau 3.12: Le degré de monétisation de
l'économie du Viet-nam (% du PIB)
Indicateurs
|
1976
|
1977
|
1978
|
1979
|
1980
|
1981
|
1982
|
1983
|
1984
|
1985
|
M2 + Devises
|
10,7
|
11,8
|
13,1
|
14,6
|
16,8
|
18,3
|
18,0
|
18,5
|
19,4
|
18,5
|
M2
|
10,7
|
11,8
|
13,1
|
14,6
|
16,8
|
18,3
|
18,0
|
18,5
|
19,4
|
18,5
|
- Argent liquide
|
5,9
|
6,6
|
7,1
|
7,1
|
8,4
|
10,1
|
11,4
|
12,0
|
13,1
|
12,5
|
- Dépôt chèque
|
4,8
|
5,2
|
6,0
|
7,5
|
8,4
|
8,2
|
6,6
|
6,5
|
6,3
|
6,0
|
Indicateurs
|
1986
|
1987
|
1988
|
1989
|
1990
|
1991
|
1992
|
1993
|
1994
|
1995
|
M2 +
Devises
|
20,9
|
18,9
|
17,8
|
26,4
|
27,1
|
26,5
|
24,6
|
23,6
|
23,6
|
22,2
|
1) M2
|
20,7
|
17,7
|
16,1
|
19,0
|
18,3
|
15,6
|
17,1
|
18,2
|
18,9
|
18,0
|
-Argent liquide
|
10,3
|
8,2
|
7,1
|
8,4
|
8,9
|
8,4
|
9,6
|
10,4
|
10,7
|
10,3
|
- Dépôt a vue
|
8,1
|
6,8
|
6,5
|
5,7
|
3,8
|
3,5
|
3,8
|
3,6
|
2,8
|
2,5
|
-Dépôt à terme
|
2,3
|
2,7
|
2,6
|
4,8
|
5,6
|
3,7
|
3,7
|
4,2
|
5,4
|
5,2
|
2) Devises
|
0,2
|
1,2
|
1,7
|
7,4
|
8,8
|
10,9
|
7,5
|
5,4
|
4,7
|
4,2
|
Sources: La Banque
d'Etat du Viet-nam.
Comme l'Etat est toujours le plus grand
consommateur et doit payer le salaire à ses employés, pour s'adapter à nouvelle
situation de transition de l'économie, il doit accroître de façon continue ses
recettes monétaires en émettant en plus la monnaie fiduciaire à la circulation.
C'est pour cela que l'on n'est pas surpris de l'augmentation rapide du taux de
croissance monétaire. D'autre part, taux d'argent liquide par rapport au PIB
a continuellement augmenté tout au long de la période 1976-86, mais baissé
en période de l'inflation galopante 1986-88 alors qu'il n'y a pas eu de grand
changement du rapport de la masse monétaire nationale M2 sur le PIB. Ce fait
est expliqué par la chute du taux de monnaie de chèque que nous allons déborder
après. Ensuite, en période d'accélération de réforme 1989-95, on voit aussi
une augmentation rapide du taux d'argent liquide par rapport au PIB. De
plus, cette évolution s'accompagne l'accroissement fort de la vitesse de
circulation de l'argent liquide et le fait que le système bancaire n'est pas
transformé au rythme des reformes et la corruption de l'appareil de la banque
est de plus en plus grave[27].
Par la faiblesse de la récupération des
liquidités et l'augmentation des dépenses, l'Etat doit obligatoirement mettre
en circulation la nouvelle monnaie. En effet, dans le passé, l'Etat se basait
sur la rémunération de la vente de détail du commerce d'état car ce secteur est
le canal principal pour que la banque d'Etat retire l'argent liquide de la
circulation. Or, depuis les grandes réformes, le secteur du commerce est tombé
dans la main du secteur privé. La libéralisation du commerce et son
développement très rapide dans secteur privé sans des mesures de contrôle
monétaire nécessaire ont fait une grande quantité de liquidité émise par la
banque centrale ne plus retourner au système bancaire. Elle reste dans le
secteur privé et le marché parallèle, circule plusieurs fois en un an, et fait
monter l'inflation dans le contexte de la pénurie des marchandises. Bien que le
rôle du commerce privé ait vite augmenté et les occasions d'investissement
soient multipliées, le gouvernement continue d'utiliser la politique du taux
d'intérêt réel négatif qui décourage en plus le retour de l'argent liquide en
circulation au système d'épargne de l'Etat. L'accroissement rapide de la
quantité de l'argent liquide est une cause importante des pressions
inflationnistes et par conséquent, l'inflation s'est donc amplifiée
rapidement.
C) La
crise de l'émission de la monnaie de chèque
La deuxième source de mécanisme de
l'offre monétaire au Viet-nam est le chèque de la banque. Tandis que l'offre
monétaire en liquidités est influencée par le développement du secteur
économique de marché et le degré de plus en plus élevé de rotation monétaire,
l'offre monétaire en chèque dépend des relations compliquées du système
financier socialiste et du secteur des entreprises publiques qui sont en cours
d'être décentralisés.
Comme nous avons dit plus haut, le flux
de monnaie de chèque consiste en trois sources: les dépenses budgétaires, le
bénéfice que l'Etat laisse aux entreprises, et le crédit bancaire. Pour la
première composante, auparavant, les entreprises publiques étaient le plus
grand contribuable au budget, donc la dépense budgétaire à ce secteur occupe la
proportion la plus importante dans l'offre totale de chèques. Le crédit
bancaire n'a qu’un rôle de soutien afin que les activités des entreprises
publiques se produisent exactement d'après le plan prévu. Si une entreprise n'a
pas suffisamment de capital pour acheter des moyens ou des matériels
nécessaires servant la production d'après le plan car l'Etat n'offre pas encore
le financement, la banque d'Etat va verser un crédit pour assurer l'activité
normale de l'entreprise. C'est ce que J. Kornai et R.I. McKinnon appellent la
contrainte budgétaire souple dans leur explication de la faible efficacité de
l'économie centralement planifiée. Quand la planification de la production et
de la finance s'exerce exactement, surtout si le crédit est remboursé à la
banque tout de suite après le versement financier du budget, l'offre du crédit
est sérieusement contrôlée et par conséquent, elle influence faiblement l'offre
de chèques.
Cependant, on a constaté dans le
chapitre 1 que la crise des recettes budgétaires est une caractéristique
générale des économies socialistes durant le processus de reforme et Viet-nam
n'est pas le cas spécial. Le processus de la libéralisation économique au
Viet-nam a aussi entraîne une crise de recettes budgétaires parce que le
gouvernement ne peut plus percevoir les impôts implicites provenant du secteur
public (tableaux 1.3, chapitre 1). Il existe plusieurs causes, dont les quatre
principales sont comme suit: (1) Le processus de décentralisation de gestion en
réalité a transmis le droit de contrôle des entreprises à la propriété publique
aux mains des entreprises indépendantes, des gouvernements locaux ou des
patrons privés. C'est pour cette raison que le nombre d’entreprises qui doivent
transférer l'impôt direct (implicite) au budget, est réduit; (2) Les reformes
fiscales permettent aux entreprises de garder une partie de leur bénéfice pour
la reproduction et le réinvestissement, donc le rendement de l'impôt doit baisser;
(3) Quand les entreprises publiques deviennent plus indépendantes, le bénéfice
les conduira de s'éloigner de commandement direct de l'Etat. Par conséquent, la
collection fiscale de l'Etat à l'égard de ces entreprises a l'air de voler
leurs bénéfices, donc elles cherchent toutes les façons possibles pour éviter
de payer l'impôt; (4) Bénéficieur de la décentralisation du secteur économique
public, le secteur économique privé se développe fortement mais l'Etat retarde
dans la rénovation des mesures de collection fiscale envers de ce secteur, et
en même temps des fraudes fiscales dans le secteur privé se multiplient très
rapidement. Par conséquent, non seulement le nombre des entreprises publiques
imposées est réduit mais aussi le taux d'imposition diminue. Tout cela entraîne
une forte baisse des recettes budgétaires et donc la crise du déficit
budgétaire. Ainsi, la chute spectaculaire des recettes budgétaires issues du
secteur public a entraîné le fait que l'Etat a du fortement diminuer le
financement budgétaire direct aux entreprises publiques, ce qui a enfin
provoqué une diminution rapide de la monnaie en chèques dans la circulation.
Voici la cause principale de la chute du taux de monnaie de chèque par rapport
au PIB en période 1981-86 comme l'indique le tableau 3.12.
En ce qui concerne la deuxième
composante de l'offre de chèques (comptes de dépôts des entreprises
publiques à la banque), elle a aussi la tendance à diminuer parce qu'il y a
quatre raisons: (1) La production des entreprises publiques baisse au fur et à
mesure des reformes (par l'élimination des entreprises en perte ou en faillite,
transmission du droit de propriété...); (2) Quand les entreprises deviennent
plus indépendantes, elles cherchent à diminuer leurs dépôts à la banque d'état pour
échapper au contrôle et à l'imposition sur leurs bénéfices; (3) Le mécanisme
bancaire dans la condition de pénurie et de transition crée un appareil de
corruption, c’est pourquoi les entreprises ne veulent pas déposer leur argent à
la banque d’état monopoliste afin d'éviter la commission payée au personnel de
la banque; (4) Lorsque l'Etat crée des contraintes strictes entre la somme des
dépôts avec les droits de bénéficier les priorités comme le droit de recevoir
de moyens de production à prix moins chers, le droit de recevoir de quotas
d'exportation, importation, ou le droit d'emprunter facilement le crédit
bancaire à taux d'intérêt bas, ces entreprises publiques trouvent aussi la
façon d'y faire face: Il suffit de créer des entreprises-mère, ces mères
déposent à la banque une somme suffisante pour accéder aux priorités, ensuite
elles passent ces priorités au nombre illimité des entreprises-enfant où on
fait des vraies affaires et gagne des bénéfices non-contrôlables et
non-imposables.
Donc, pour l'économies vietnamienne
depuis le commencement de reforme économique jusqu'en 1992, lorsque la
discipline financière n'est pas restaurée, plus sont rapides la libéralisation
et le développement de l'économie de marché, plus est élevé le degré
d'indépendance des entreprises publiques. Cela conduit à une perte importante
des recettes budgétaires, une baisse des dépenses budgétaires à ce secteur et une
chute continue de deux sortes monétaires: le financement du budget et les
dépôts des entreprises publiques à la banque. En revanche, pour sauver ces
entreprises, l'Etat doit donc relâcher sa politique de contrôle de crédit et
prendre le crédit bancaire comme le moyen de refinancement à ses entreprises.
Par la déchéance de vertu dans la gestion des entreprises publiques au cours de
la transition vers l'économie de marché, par la qualité de plus en plus base
des équipements et le manquement sérieux des matières premières nécessaires,
l'efficacité des activités économiques du secteur public a tendance à baisser
(surtout depuis les crises monétaires 1985), l'Etat vietnamien a dû de nouveau
accroître les subventions de crédit à ce secteur. La plupart de la valeur des
crédits est en monnaie de chèque, donc l'expansion rapide de la monnaie de
chèque a provoqué des tension inflationnistes et l'inflation.
Ainsi, dans la transition depuis
1986-87, le crédit bancaire, la troisième composante de chèque, devient
la source principale et presque unique de financement des entreprises publiques
et des dépenses budgétaires du gouvernement. Cette sorte de monnaie
augmente vite puisque quand la banque centrale ne peut plus récupérer les
liquidités émises, elle doit diffuser en plus la monnaie en chèque dans la
circulation, donc la quantité monétaire doit augmenter. De plus, dans un
contexte de développement spontané de l'économie de marché et d’un manque des
lois nécessaires, le gouvernement doit prêter crédit à des conditions de plus
en plus souples pour tenter de ramener les entreprises sous son contrôle. Cela,
d'une part, fait baisser l'efficacité du mécanisme de marché car ce mécanisme
exige l'amélioration de compétitivité du secteur public, et d'autre part fait
monter fortement les nouvelles subventions aux entreprises ainsi que les pertes
des banques commerciales. Enfin, les pertes des banques commerciales publiques
oblige la Banque centrale à élargir son offre monétaire pour compenser, ce qui
devient rapidement la source importante de la nouvelle hausse des prix.
Si avant 1987, toutes les subventions
budgétaires pour les entreprises publiques sont directement réalisées à travers
le budget, la situation est différente depuis cette date: elles sont réalisées
principalement par le crédit du système bancaire étatique. Ainsi, si l'on ne
regarde que l'évolution des déficits budgétaires pour analyser l'inflation, les
pressions inflationnistes, résultées des dettes très grandes de crédits
non-remboursables (environ 10% du PIB), seront sous-évaluées. C'est pour cela
que Fforde et D Vylder (1996) pensent que dans le programme de stabilisation économique
du Viet-nam pendant les années 1990, la suppression des subventions budgétaires
de caractère inflationniste est une condition nécessaire, mais insuffisante, il
faut encore restructurer de façon urgente le secteur public avec la diminution
dramatique des dépenses et crédits non essentiels.
D) La
crise des dévaluations et la dollarisation de l'économie
Le phénomène de la dollarisation de
l'économie se passe non seulement au Viet-nam, mais aussi dans plusieurs pays
en développement et en transition. Il se présente comme une monnaie utilisée
parallèlement avec la monnaie nationale et ayant les fonctions complètes de la
monnaie nationale.
Le phénomène de la dollarisation de
l'économie vietnamienne s'illustre par les deux faits principaux: 1) Le dollar
est largement utilisé dans les entreprises et dans la société. Diverses prix de
marchandises sont calculés en dollar et publiés ouvertement et légalement dans
les médias. Il est considéré comme le moyen efficace de réserve de valeur
contre l'inflation. Il est aussi la monnaie utilisée largement dans l'économie
souterraine et dans le commerce clandestin. 2) Toutes les banques commerciales
au Viet-nam sont autorisées de faire l'affaire en dollar. Elles peuvent
mobiliser les épargnes, vendre les bons, les obligations et les effets
bancaires directement en dollar. En revanche, plusieurs banques sont autorisées
de prêter en dollar. L'Etat vend aussi les bons et obligations en dollar.
On peut affirmer sans doute que la
cause de la dollarisation de l'économie vietnamienne est la conséquence directe
des crises d'inflation consécutives depuis 1980. Avant cette date, toutes les
activités dans l'économie se son passées avec la monnaie locale. Le dollar est
utilisé uniquement dans l'objectif de garder la valeur d'épargne de long terme
dans de riches familles au Sud Viet-nam. Après cette date, avec l'accélération
du taux d'inflation accompagnant des dévaluations consécutives, la monnaie
nationale perd progressivement sa fonction de réserve de valeur. Cela pousse les
agents économiques et les habitants d'utiliser le dollar comme moyen de
réserve.
Graphique 3.5: Taux d'inflation et
taux de dévaluation annuels (%)
Selon Azam[28],
la dollarisation, qui est difficile à observer de manière quantitative mais
attestée par tous les observateurs, est l'un des facteurs principaux
déterminant l'évolution des comportements de détention d'encaisses au cours de
la période de crise d'inflation du Viet-nam. Il estime que la dollarisation
permet de résoudre deux problèmes auxquels les vietnamiens ont dû faire face:
d'abord, la crise d'inflation a incité les agents à substituer des dollars aux
dôngs vietnamiens dans leurs portefeuilles afin de se protéger contre l'érosion
monétaire puisque les taux d'inflation observés en 1986-88 rendaient la
détention de dong très coûteuse en pouvoir d'achat; et ensuite, gouvernement a
été assez lent à proposer de nouveaux billets de monnaie locale en coupures
suffisamment grosses pour tenir compte de la hausse des prix. De plus, les
comptes-chèques n'existent pas pour les ménages au Viet-nam et ne sont utilisés
par les entreprises que dans le secteur formel. Au coeur de la crise
d'inflation, les petites coupures usuelles de monnaie locale entraînaient des
coûts de transaction non négligeables, bien illustrés par l'intervention de la
machine à compter les dôngs utilisée jusqu'à maintenant. On pouvait les éviter
en utilisant des dollars dans les transactions usuelles. Ainsi, les dollars ont
pu jouer un rôle positif pour le bien-être de la population, aussi bien comme
réserve de valeur à l'abri de l'inflation, que comme moyen de paiement
permettant de réduire les coûts de transaction plus efficacement qu'en
utilisant la monnaie locale.
On voit, au Viet-nam, un phénomène
identique dans plusieurs pays Amériques latins[29]:
Après chaque grande dévaluation, le taux de la monnaie en général et des dépôts
en particulier par rapport au PIB diminue fortement tandis que le taux de
devises par rapport au PIB augmente[30].
Les données du tableau 3.12 et le graphique 3.5 prouvent cette remarque pour
les dévaluations en 1981, 1986-88 et 1991. Voici le résultat de la spéculation
des devises. Spécialement, en période 1976-80, le taux de déficit budgétaire
était très élevé, mais le taux d'inflation était toujours aux alentours de 20%.
En revanche, le taux de déficit budgétaire de la période 1986-88 était beaucoup
plus bas, mais le taux d'inflation devenait très élevé, entre 223 et 775% par
an. Cette différence résulte sans doute de changement de comportement des
habitants: la faible demande de la monnaie domestique après des années
d'inflation élevée, la montée du rôle des devises fortes comme les moyens de
réserves contre l'inflation, dans cette situation, la légalisation des dépôt en
devises est nécessaire à la restauration de la confiance dans monnaie nationale
au cours de cette période de crises, et en même temps, cette politique permet
le gouvernement d'attirer une part importante des devises en circulation au
système bancaire pour financer son déficit de balance de paiement[31].
Si l'on suppose que la quantité de billets en dollars utilisés dans les
transactions est grossièrement proportionnelle au niveau des dépôts en devises,
on voit que la dollarisation s'est approfondie au cours du temps, pour
atteindre un maximum en 1991, avant de refluer progressivement à partir de la
désinflation durable de 1992[32].
Donc on peut penser que la politique de confiance suivie par le
gouvernement vietnamien, comprenant notamment l'adoption d'un régime de
convertibilité interne quasiment parfaite, et la légalisation des dépôts en
devise étrangère, a renforcé la crédibilité de sa politique de lutte contre
l'inflation[33].
III- Les conséquences inflationnistes du
financement
monétaire du déficit budgétaire
Plusieurs auteurs pensent que les
mesures de stabilisation économique et de lutte contre l'inflation au Viet-nam
sont plutôt proches à l'optique orthodoxe du Fonds Monétaire International,
c'est à dire repose davantage sur les mesures monétaire[34].
Irvrin affirme évidement que le Viet-nam a expériencé l'inflation très élevée
dans les premières étapes de réforme et il l'a résoudre par l'adoption du
programme de stabilisation de style FMI en 1989[35].
Plus précisément, la réduction de l'inflation au Viet-nam s'appuie sur une
réduction du déficit budgétaire et sur des réformes institutionnelles dans le
domaine monétaire, qui ont visé à instaurer la confiance[36],
parce que la cause essentielle de l'inflation du Viet-nam est l'excédent des
dépenses budgétaires et donc les déficits budgétaires, la plus grande partie
des recettes budgétaires couvrent à peine les dépenses régulières; les
investissements pour le développement ne peuvent que provenir de l'aide
étrangère et des emprunts faits à l'étranger[37].
Cependant, le déficit budgétaire ne
cause l'inflation qu'en cas de recours à l'émission monétaire à le financer. Le
graphique 3.6 ci-dessous montre qu'une partie majeure du déficit budgétaire du
Viet-nam en période 1981-90 est financée par l'émission monétaire. Ce phénomène
nous demande d'étudier la relation de causalité entre le déficit budgétaire,
l'émission monétaire et l'inflation. C'est ce que nous allons étudier dans ce
paragraphe.
1. Les déficits budgétaires - la cause
majeure
des crises d'émission monétaires
A) La
relation déficit budgétaire - croissance monétaire
Dans la section II, nous avons
analysé les mesures de financement du déficit budgétaire par l'emprunt
domestique et l'emprunt étranger. Le reste du déficit budgétaire est donc
financé par le recours à la mesure de la diffusion de la monnaie.
Bien que le sixième congrès du PCV,
en décembre 1986, décide de stabiliser l'économie, en luttant contre
l'inflation, le déficit public (particulièrement alarmant en 1985), et les
dépenses publiques excessives[38],
avant 1990-1991, l'émission monétaire s'est produite automatiquement d'après la
demande de l'économie et du gouvernement. Elle est, en partie, légalisée par
une disposition de l'ordonnance sur la Banque centrale (1990) et la loi
budgétaire (1996) prévoyant que les déficits budgétaires peuvent être financés
par des avances de la Banque centrale. En fait, d’après l’article 29 de
l’Ordonnance sur la Banque d’Etat en 1990 et renouvelé dans la loi du budget
d’Etat du 23 Mars 1996, l’Etat a le droit d’emprunter à la Banque centrale, cette
loi n’exige pas qu’il doit rembourser avant la fin de l’année fiscale.
Cependant, la résolution du Comité Centrale du Parti (deuxième réunion,
septième session en 1992) a préconisé de ne plus utiliser l’émission monétaire
pour compenser le déficit budgétaire; si les recettes n'atteignent pas encore
le plan, le Trésor d’Etat diffuse les bons pour financer provisoirement. En
réalité, selon plusieurs économistes compétentes du Viet-nam, cette
recommandation a été radicalement respectée pendant deux ans 1992-1993, mais
depuis 1994, la Banque a du avancer provisoirement l’argent au Trésor d’Etat
sans le remboursement à la fin d’année, c’est à dire en nature, le gouvernement
vietnamien a implicitement repris l’émission monétaire à ses dépenses[39].
Graphique 3.5: Le taux d'inflation
et le taux de financement du déficit budgétaire
par
l'émission monétaire (%)
Le graphique 3.5 montre une forte
progression de l'expansion monétaire à financer les déficits budgétaires.
Durant la période 1981-1985, le déficit budgétaire était équivalent à 10,9% du
PIB par an, dont 30,6% seulement sont monétisés alors que l'emprunt étranger
finance jusqu'à 65,7%, ainsi l'inflation est de moins de 100%. Par contre, dans
la période de 1986 - 1989, ce déficit est essentiellement financé par
l'émission monétaire: 64%, ce qui relève l'inflation à 3 chiffres. Pendant les
2 années 1990-1991, la quantité monétaire émise pour financer le déficit
budgétaire diminue très vite et depuis 1992, l'Etat n’utilise plus cette
mesure. Cela correspond à une baisse régulière du taux de l'inflation.
Pour plusieurs pays en
développement, l'inflation fait baisser la valeur en termes réels des recettes
fiscales et dans plusieurs cas, cette chute (et l'augmentation du déficit
budgétaire) devient un facteur contribuant au processus inflationniste lorsque
les gouvernements concernés financent leurs déficits fiscaux en imprimant
nouveaux billets de monnaie[40].
Dans le cas du Viet-nam, on voit clairement que la cause directe de l'inflation
est le déséquilibre de l'offre et de la demande monétaire, lors que la demande
de la monnaie nationale baisse, l'inflation doit augmenter; cependant, on doit
compter encore sur la cause plus profonde, ce sont les pertes des recettes
budgétaires et les augmentations des déficits du gouvernement[41].
Ainsi, les déficits budgétaires persistants du Viet-nam nourrissant l'inflation
et l'inflation élargit les déficits budgétaires par le canal des dépenses
budgétaires pour couvrir les subventions, les salaires des employés d'Etat et
les pertes des entreprises publiques (Afor 31)
D'après Azam (1995), le déficit
budgétaire de l'Etat joue certainement le rôle central dans la stabilisation
monétaire et de prix, dans la mesure où aucune réforme monétaire ne peut
réussir en présence d'un déficit budgétaire important[42].
Il souligne encore que les actions menées dans le domaine monétaire ont sans
doute aussi joué un rôle positif, au cas du Viet-nam probablement, il s'est
instauré un cercle vertueux où la stabilisation monétaire favorise la
croissance économique, qui favorise à son tour, un situation monétaire saine,
notamment la politique du taux d'intérêt a aussi joué un rôle important dans la
situation avec des taux réels positifs à partir de 1989, dans le cadre d'une
politique de libéralisation du secteur bancaire[43].
D'après Cuong et al., si l'on
regarde l'évolution du déficit budgétaire au Viet-nam depuis 1986, elle demeure
comparable à celle de l'Indonésie et de la Malaisie, deux pays en pleine
expansion économique, mais dont l'environnement macro-économique est remarquablement
stable: entre 1987 et 1992, par exemple, le déficit y a été en moyenne de 5% du
PIB par an, alors que celui du Viet-nam se chiffrait à 4,7%. De plus, son
niveau relativement faible au Viet-nam en 1986 et 1987 n'a eu aucune
conséquence sur l'inflation. En d'autre terme, le niveau du déficit budgétaire
n'est pas une contrainte macro-économique en soi: le problème réside dans son
financement[44].
Au Viet-nam, faute de ressources disponibles aussi bien intérieures
qu'extérieures dans les années 80, les autorités vietnamiennes ont été le plus
souvent poussées à financer le déséquilibre des comptes de l'Etat par création
monétaire, d'où la mise en avant par les experts occidentaux d'une relation
entre déficit budgétaire et inflation au Viet-nam[45].
L'un des événements marquant de la
période après 1989 est le fait que le gouvernement vietnamien pose la priorité
sur les politiques de lutte contre l'inflation et la relation entre ces
politiques avec la demande de subvention des entreprises publiques, il a
fortement coupé ces subventions, notamment après le retour de l'inflation
élevée des années 1990-91[46].
Fforde et Gondstone estiment que la création de la confiance envers le système
bancaire et la monnaie vietnamienne est peut-être la raison la plus importante
dans la victoire relative du Viet-nam dans la lutte contre l'inflation en 1989
parce qu'elle a permis d'attirer une grande quantité de la monnaie excédentaire
dans l'économie au système bancaire[47].
En outre, on propose d'augmenter le facteur de confiance pour la population[48]
et le gouvernement vietnamien s'est montré très déterminé à jouer une politique
de confiance au cours de la période de réformes depuis 1989[49].
Toutes ces mesures ont un rôle important de réduire la quantité de la monnaie
excédentaire dans circulation au système bancaire.
Dans cette situation, les mesures de
stabilisation en 1989 se portent le caractère provisoire, on attaque
essentiellement sur les phénomènes transparentes de l'inflation plutôt que les
causes profondes, l'attirance d'une grande quantité monétaire vers les banques
ne peut plus se produire pour une autre fois dans la situation des déficits
budgétaires encore très élevés. C'est pour cela que depuis 1991, l'Etat a du
mener de fortes mesures afin de baisser ses déficits en combinant la réduction
des dépenses et l'augmentation des recettes, notamment en supprimant les
subventions envers les entreprises d'Etat[50].
Heureusement, depuis 1992, plusieurs entreprises publiques fonctionnent en
bénéfice, ce qui crée une condition favorable aux nouvelles mesures de l'Etat[51].
D'après Azam (1995), on peut trouver
dans la politique budgétaire du Viet-nam un facteur explicatif important de
l'événement de l'inflation, le taux d'inflation semble réagir avec un retard
d'environ un an aux grands changements de la part du déficit budgétaire dans le
PIB; il s'agit du déficit consolidé, prenant en compte à la fois les finances
de l'Etat central et celles des provinces et districts[52].
D'après Guillaumont S. (1993), la volonté du gouvernement vietnamien de
renoncer la création de monnaie pour financer son déficit budgétaire depuis
1992 se justifie bien dans le contexte monétaire de l'économie vietnamienne. En
effet, selon elle, les encaisses monétaires en dollars (billets de banque et
dépôts libellés en dollars) échappent à la taxe d'inflation, puisque
l'inflation nationale entraînant tôt ou tard une hausse du cours du dollar sur
le marché des changes, les encaisses en devises sont automatiquement réévaluées
en dông, il en résulte qu'un déficit budgétaire financé par la monnaie a un
effet inflationniste plus important qu'en l'absence de dollarisation, et comme
l'inflation tend à accroître progressivement la dollarisation de l'économie
(les agents économiques cherchant à protéger le pouvoir d'achat de leurs
encaisses), le rendement de la taxe d'inflation diminue parallèlement[53].
La situation macro-économique depuis
le début des années 90 est un bon contre-exemple à l'argument monétariste: en
effet, les regains inflationnistes en 1990 et 1991 contrastent avec un déficit
budgétaire pourtant en réduction rapide. Ce phénomène peut s'expliquer par le
simple fait que le système bancaire a continué à financer le déficit budgétaire
de l'Etat sans bénéficier d'une base de dépôts aussi large que celle de 1989,
où la combinaison d'une hausse massive des taux d'intérêt et d'un déversement
important d'or et de dollar par les autorités a incité les ménages à détenir
des dépôts en dôngs[54].
L'année 1993 est un deuxième
contre-exemple à la relation défendue par le IMF entre le déficit budgétaire et
l'inflation: la hausse rapide des dépenses publiques résultée de la
construction de la ligne de haute tension électrique reliant le Nord au Sud et
de la poursuite de la réforme des salaires dans la fonction publique amorcée en
1991, a creusé le déficit de l'Etat (en dépit d'une élévation continue des
revenus budgétaires) sans que cela ait conduit à une accélération de
l'inflation. Cela tient au simple fait que les autorités ont substitué depuis
1992 les titres publics à la création monétaire dans le financement du déficit
budgétaire, au prix cependant d'un coût excessif compte tenu de la poursuite
d'une politique de taux d'intérêt élevé[55].
Pour la ligne de haute tension électrique qui coûte estimé un quart des
dépenses en capital totales de l'Etat, elle a été financée en majeure partie
par l'emprunt étranger à taux d'intérêt commercial[56].
Les taux d'intérêt réels payés aux
dettes publiques deviennent de plus en plus élevés, ce qui signifie que le
déficit budgétaire depuis 1990 est encore créé par les moyens de financement du
déficit budgétaire non-inflationniste: l'emprunt domestique.
B) L'étude empirique sur la causalité entre le
taux de
déficit budgétaire et l'émission monétaire au
Viet-nam
Dans le paragraphe précité, d'après
l'optique monétariste, l'émission monétaire est antérieure au déficit
budgétaire. Cette direction de causalité peut être débordée par une étude
économétrique entre ces deux variables pendant les deux périodes: période
complète depuis 1976 à 1995 et période de la politique monétaire expansionniste
1976-91.
Le taux des déficits budgétaires par
rapport au PIB, appelé DEFPIB, a été choisi comme indicateur de l'évolution des
déficits budgétaires. En même temps, le taux de la quantité des monnaies par
rapport au PIB représente l'évolution du niveau des émissions monétaires. Comme
il existe couramment au Viet-nam trois indicateurs monétaires: l'argent liquide
(MO), la masse monétaire nationale (M2) comprenant l'argent liquide et la monnaie
de chèque, et la masse monétaire au sens plus large (M2D), comprenant M2 et les
devises, on appelle leur taux par rapport au PIB, MOPIB, M2PIB et M2DPIB
respectivement. Le tableau 3.14 montre la stationnarité en niveau de toutes les
variables utilisées, donc nous pouvons utiliser le test de causalité de Granger
pour examiner la probabilité du sens de causalité entre le taux des déficits
budgétaires et les taux d'émissions monétaires.
Tableau 3.14: Tests de stationnarité
en niveau (1976-95)
Variables
|
Statistique de test ADF
|
Valeur critique
|
Seuil de critique
|
1- DEFPIB
|
-5,068
|
-4,574
|
1%
|
2- MOPIB
|
-2,816
|
-2,661
|
10%
|
3- M2PIB
|
-2,949
|
-2,661
|
10%
|
4- M2DPIB
|
-3,160
|
-3,040
|
5%
|
Les tests économétriques de
causalité au sens de Granger pour les couples éventuels (DEFPIB, MOPIB),
(DEFPIB, M2PIB) et (DEFPIB, M2DPIB) sont reportés dans le tableau 3.15. Ils
sont faites avec cinq niveaux de retard. Le critère du rejet de l'hypothèse Ho
(Ho = non-causalité au sens de Granger) est que la statistique F doit dépasser
un seuil critique ou la probabilité doit être inférieur au seuil de 10-15%.
Dans ce cas, au moins l'un des coefficients de la variable explicative de
causalité est différent à zéro, c'est à
dire il existe une relation de causalité au sens de Granger.
Tableau 3.15: Tests de causalité
entre taux des déficits budgétaires et
taux des masses
monétaires par rapport au PIB 1976-1995 (%)
Les
variables et
Nombre
de retard
|
L'émission monétaire ne cause
pas le déficit budgétaire
|
Le déficit budgétaire ne cause
pas l'émission monétaire
|
||
|
F-Statistique
|
Probabilité (%)
|
F-Statistique
|
Probabilité (%)
|
MOPIB,
DEFPIB
1
an
2
ans
3
ans
4
ans
5
ans
|
0,3334
0,1626
0,9826
0,9303
0,9302
|
0,5717
0,8516
0,4394
0,4981
0,5431
|
0,0389
0,0939
0,1253
2,3604
5,3554
|
0,8462
0,9110
0,9430
0,1515
0,0645
|
M2PIB,
DEFPIB
1
an
2
ans
3
ans
4
ans
5
ans
|
1,1132
0,7546
1,4988
0,4121
0,7614
|
0,3071
0,4897
0,2741
0,7953
0,6212
|
0,2605
5,1067
2,7889
3,6382
11,0275
|
0,6167
0,0230
0,0955
0,0656
0,0186
|
M2DPIB,
DEFPIB
1
an
2
ans
3
ans
4
ans
5
ans
|
10,0390
6,5467
3,6799
1,9233
1,1359
|
0,0060
0,0108
0,0510
0,2114
0,4638
|
0,2334
2,5650
1,5058
2,2240
2,4720
|
0,6356
0,1151
0,2724
0,1677
0,2006
|
Les résultats sont significatifs et
observables, ils montrent clairement que, d'une part, les variables monétaires
MOPIB et M2PIB ne causent pas l'évolution du taux des déficits budgétaires, et
d'autre part, les valeurs passées du taux des déficits budgétaires ne causent
pas l'évolution du taux de monnaie fiduciaire par rapport au PIB. Par contre,
d'après les chiffres noircis, l'hypothèse de causalité dans le sens du taux de
la monnaie nationale totale M2 par rapport au PIB, au taux des déficits
budgétaires est soutenue, avec de deux à cinq retards, aux seuils respectifs de
2,3%; 9,5%; 6,6% et 1,9%. En revanche, avec un retard, on ne peut pas rejeter
l'hypothèse nulle que le taux des déficits budgétaires ne cause pas l'évolution
du taux d'émission de la monnaie M2. D'autre part, avec 4-5 retards, l'offre
monétaire fiduciaire est influencée par le déficit budgétaire, aux seuils de
15% et 6,5%. Ainsi, le déficit budgétaire a une influence sur l'accroissement
de la masse monétaire.
Dans le cas de causalité entre le
taux des déficits budgétaires et le taux de monnaie au large sens M2D (y
compris les devises) par rapport au PIB, on trouve que le taux de monnaie
influence fortement le déficit budgétaire avec 1,2 et 3 de retards aux seuils
de 0,6%, 1,1% et 5,1% respectivement. En revanche, le taux des déficits
budgétaires influence faiblement l'émission monétaire avec deux retards, au
seuil de 11,5%. Cependant, avec les autres niveaux de retard, il n'existe pas
de relation de causalité allant du déficit budgétaire à l'augmentation du
M2DPIB. Ainsi, le flux des devises entrant dans le pays a stimulé
l'augmentation du déficit budgétaire car cette augmentation est financée par
les ressources étrangères elles-mêmes.
Dans le cas des tests pour la
période 1976-91, reportés dans le tableau 3.16, les résultats sont un peu
différents. D'une part, il n'existe pas de relation de causalité entre le
déficit budgétaire et l'émission monétaire fiduciaire comme le test pour la
période 1976-95. D'autre part, on trouve une relation de causalité de deux sens
entre le déficit budgétaire et l'émission de la monnaie totale M2. Ces
phénomènes s'expliquent par le recours principal à la monnaie de chèque pour financer
le déficit budgétaire, résulté par la subvention aux entreprises publiques.
Pour la relation de causalité entre le M2D et le déficit budgétaire, on trouve
un seul sens de causalité allant de l'offre monétaire au déficit budgétaire.
Tableau 3.16: Tests de causalité
entre taux des déficits budgétaires et
taux des masses
monétaires par rapport au PIB 1976-1991
(%)
Les
variables et
Nombre
de retard
|
L'émission monétaire ne cause
pas le déficit budgétaire
|
Le déficit budgétaire ne cause
pas l'émission monétaire
|
||
|
F-Statistique
|
Probabilité (%)
|
F-Statistique
|
Probabilité (%)
|
MOPIB,
DEFPIB
1
an
2
ans
3
ans
4
ans
|
0,4850
0,3082
0,4116
0,3563
|
0,4994
0,7422
0,7508
0,8279
|
0,4967
0,0338
0,1282
1,9021
|
0,4944
0,6970
0,9399
0,3122
|
M2PIB,
DEFPIB
1
an
2
ans
3
ans
4
ans
|
3,1480
2,3684
1,7119
1,2404
|
0,1014
0,1491
0,2632
0,4475
|
2,0009
4,3014
4,6831
1,8485
|
0,1826
0,0488
0,0516
0,3205
|
M2DPIB,
DEFPIB
1
an
2
ans
3
ans
4
ans
|
8,6077
6,4013
4,7655
2,7049
|
0,0125
0,0187
0,0498
0,2199
|
0,0174
1,8928
1,1072
2,1467
|
0,8973
0,2058
0,4166
0,2782
|
Ainsi, d'après les tests de
causalité de Granger, on peut constater qu'en cas du Viet-nam, l'évolution des
émissions monétaires nationales ne cause pas l'évolution des déficits
budgétaires, tandis que les déficits budgétaires influencent fortement les émissions
monétaires au sens qu'une augmentation du taux des déficits budgétaires
provoque celle de la masse monétaire. Cependant, les variations des déficits
budgétaires n'influencent pas directement celles de la monnaie fiduciaire,
elles n'influencent que les variations de la quantité de la monnaie nationale totale
M2. Cela reconfirme la crise d'émission monétaire de chèque en période de
transition, résultée des déficits budgétaires qui sont d'origine de la
crise du secteur des entreprises publiques puisque seul ce secteur utilise la
monnaie de chèque. Une autre remarque est que les devises entrant dans le pays
a contribué de façon importante à l'accroissement du déficit budgétaire.
II. La relation croissance monétaire -
inflation
A)
La relation croissance monétaire - inflation au Viet-nam selon les économistes
Azam a montré que le comportement du
déficit budgétaire consolidé de l'Etat, en pourcentage du PIB est sans doute un
bon prédicateur du taux d'inflation, qui semble réagir avec un retard d'un an
environ, aux grands changements de la politique budgétaire, et la politique de
rigueur budgétaire suivie à partir de 1991 expliquerait aussi le ralentissement
durable de l'inflation à partir de 1992[57].
Cependant, il a aussi reconnu que la politique budgétaire ne peut pas expliquer
à elle seule l'évolution du niveau général des prix et l'on doit s'intéresser
également à la politique monétaire suivie par le gouvernement vietnamien[58].
Celle-ci se caractérise d'abord par la recherche de la confiance en légalisant
la dollarisation du pays, en autorisant les agents privés à détenir des comptes
en devises auprès des banques et en garantissant une convertibilité
quasi-parfaite du dong sur le plan interne; ensuite par une réforme bancaire
importante, jouant à la fois sur la politique du taux d'intérêt réel positif et
sur la création de nouvelles banques, et enfin par une libéralisation du
commerce extérieur, qui a sans doute joué un rôle dans la lutte contre
l'inflation (p51)
Dans la période 1976-80, l'inflation
apparaît au Viet-nam et elle augmente rapidement depuis 1981, accompagnant la
récession économique, donc il apparaît un point de vue qu'il faut développer la
production afin de lutter contre l'inflation puisque la production est la
racine, si la production ne développe pas, il n'y aura pas de marchandises pour
satisfaire la demande de la société, par conséquent, l'inflation ne peut être
pas repousser[59].
C'est par de ce point de vue que pendant toute la période 1981-88, le parti et
le gouvernement ont mené plusieurs mesures, telles que l'arrangement de la
production, l'amélioration de la gestion dans l'industrie, l'agriculture et le
commerce, visant à éliminer la récession et encourager la production; de plus,
l'Etat a renforcé de subventionner à la production à travers la politique de
crédit expansionniste, du taux d'intérêt bas, prioritaire, du prix d'intrant
bas... pour aider les entreprises de dépasser les difficultés et de reprendre
la production. En réalité, la politique financière, monétaire expansionniste et
les autres priorités de plus en plus élevées ne font pas augmenter la
production, par contre, elles causent la conséquence inflationniste[60].
Selon les données statistiques
vietnamiennes de la période 1985-91, l'accroissement de la quantité monétaire
de 1% risque de pousser le prix à la hausse d'au moins de 2%, avant 1985, ce
rapport est encore au niveau 1% contre 0,8% (Xuan,37)
B)
L'étude empirique sur la causalité entre le taux de croissance
des masses monétaires et le taux
d'inflation au Viet-nam
Pour tester la relation de causalité
entre la croissance monétaire et l'inflation au Viet-nam, comme dans le cas de
la relation déficit budgétaire - monnaie, nous choisissons tous les trois
indicateurs monétaire MO, M2 et M2D. Etant donné la non- stationnarité des
variables utilisées, nous devons prendre en compte des premières différences.
Le tableau 3.17 montre la stationnarité des variables en première différence.
Dans ce cas, nous pouvons tester la relation sur les premières différences des
variables concernées[61].
Tableau 3.17: Tests de stationnarité
en première différence (1976-95)
Variables
|
Statistique de test ADF
|
Valeur critique
|
Seuil de critique
|
1-
dINFLA
|
-3,3307
|
-2,7158
|
1%
|
2-
dINETAT
|
-3,1584
|
-2,8622
|
1%
|
3-
dINLIBRE
|
-2,5804
|
-1,9791
|
5%
|
4-
dGMO
|
-2,8957
|
-2,7158
|
1%
|
5-
dGM2
|
-2,7654
|
-2,7158
|
1%
|
6-
dGM2D
|
-2,5003
|
-1,9627
|
5%
|
Les résultats de tests sont reportés
dans les tableaux 3.18-3.21 pour les deux périodes: 1976-95 et 1976-88, et pour
les trois sortes de prix: prix général, prix sur le marché étatique et prix sur
le marché parallèle. Le tableau 3.18 indique qu'en période de long terme
1976-95, les variations de l'inflation influencent fortement toutes les trois
variables d'émission monétaire, alors que l'émission monétaire n'a presque pas
d'influence sur l'évolution du taux d'inflation. D'une part, l'accroissement de
l'argent liquide n'a aucun impact sur l'inflation, d'autre part, les masses
monétaires M2 et M2D n'ont qu'un impact avec un an de retard. Voici une
remarque tout-à-fait surprenant. Pour la période 1976-88, où sévit l'inflation,
nous avons une conclusion identique.
Tableau 3.18: Tests
de causalité entre taux d'inflation et taux de croissance monétaire 1976-95
Les variables et
Nombre de retard
|
L'émission
monétaire ne
cause pas
l'inflation
|
L'inflation ne cause
pas
l'émission monétaire
|
||
|
F-Statistique
|
Probabilité (%)
|
F-Statistique
|
Probabilité (%)
|
dGMO,
dINFLA
1
an
2
ans
3
ans
4
ans
5
ans
|
1,0054
0,6222
0,6992
0,3914
0,2424
|
0,3319
0,5532
0,5758
0,8084
0,9194
|
2,2886
8,6070
3,9034
2,2894
1,2804
|
0,1511
0,0048
0,0487
0,1744
0,4467
|
dGM2,
dINFLA
1
an
2
ans
3
ans
4
ans
5
ans
|
3,6139
1,4723
1,6394
0,8017
0,7697
|
0,0766
0,2680
0,2483
0,5660
0,6287
|
6,2051
4,3582
5,3650
3,4517
2,6552
|
0,0249
0,0377
0,0215
0,0859
0,2256
|
dGM2D,
dINFLA
1
an
2
ans
3
ans
4
ans
5
ans
|
3,6117
1,4465
1,3083
0,8537
0,9304
|
0,0767
0,2737
0,3306
0,5405
0,5612
|
6,8635
3,9695
3,6314
4,3360
2,9763
|
0,0193
0,0475
0,0577
0,0548
0,1992
|
Tableau 3.19: Tests
de causalité entre taux d'inflation et celui de croissance monétaire, 1976-88
Les variables et
Nombre de retard
|
L'émission
monétaire ne
cause pas
l'inflation
|
L'inflation ne cause
pas
l'émission monétaire
|
||
|
F-Statistique
|
Probabilité (%)
|
F-Statistique
|
Probabilité (%)
|
dGMO,
dINFLA
1
an
2
ans
3
ans
|
0,8656
0,6817
0,2755
|
0,3794
0,5473
0,8419
|
3,2403
2,3542
4,0111
|
0,1095
0,1903
0,2060
|
dGM2,
dINFLA
1
an
2
ans
3
ans
|
3,9251
0,8396
0,2337
|
0,0829
0,4849
0,8677
|
7,4973
2,8143
1,1615
|
0,0255
0,1517
0,4936
|
dGM2D,
dINFLA
1
an
2
ans
3
ans
|
4,0089
0,8417
0,2337
|
0,0802
0,4841
0,8677
|
7,3488
2,7404
1,1106
|
0,0266
0,1571
0,5060
|
Cette conclusion surprenante nous
exige une étude plus détaillée avec l'espoir que l'émission monétaire peut ne
pas avoir l'impact clair sur l'évolution des prix dans le marché étatique, mais
elle a l'impact sur l'évolution des prix dans le marché parallèle. Le tableau
3.20 indique qu'il existe une relation de causalité de deux sens entre les
variables monétaires M2 et M2D et le taux d'inflation. En revanche, l'inflation
a l'impact sur l'émission de l'argent liquide alors que la direction inverse
n'existe pas. Nous avons une même remarque pour la relation de causalité entre
monnaie et inflation sur le marché parallèle. C'est pour cela que la
coexistence d'un fort déficit budgétaire et d'une libéralisation progressive
des prix explique la forte inflation de l'époque de transition du Viet-nam[62],
c'est à dire l'inflation au Viet-nam commence par la libéralisation graduelle
des prix. Chaque accroissement du prix du secteur étatique exige une augmentation
correspondante des masses monétaires, qui à son tour, pousse le prix de tous
les deux marchés à la hausse. (il me faut étudier plus profondément)
Tableau 3.20: Tests de causalité
entre taux d'inflation et celui de croissance monétaire,
Marché
étatique, 1976-88
Les variables et
Nombre de retard
|
L'émission
monétaire ne
cause pas
l'inflation
|
L'inflation ne cause
pas
l'émission monétaire
|
||
|
F-Statistique
|
Probabilité (%)
|
F-Statistique
|
Probabilité (%)
|
dGMO,
dINETAT
1
an
2
ans
3
ans
|
2,3673
1,3695
0,9654
|
0,1624
0,3355
0,5451
|
4,3216
2,4934
8,2860
|
0,0712
0,1774
0,1095
|
dGM2,
dINETAT
1
an
2
ans
3
ans
|
6,1628
1,5193
1,2145
|
0,0379
0,3051
0,4812
|
10,9744
2,8445
2,5584
|
0,0106
0,1496
0,2934
|
dGM2D,
dINETAT
1
an
2
ans
3
ans
|
6,1294
1,5199
1,2087
|
0,0383
0,3050
0,4833
|
11,2439
2,7890
2,5097
|
0,0100
0,1536
0,2978
|
Tableau 3.21: Tests de causalité
entre taux d'inflation et celui de croissance monétaire,
Marché
libre, 1976-88
Les variables et
Nombre de retard
|
L'émission
monétaire ne
cause pas
l'inflation
|
L'inflation ne cause
pas
l'émission monétaire
|
||
|
F-Statistique
|
Probabilité (%)
|
F-Statistique
|
Probabilité (%)
|
dGMO,
dINLIBRE
1
an
2
ans
3
ans
|
0,4454
0,4658
0,5240
|
0,5233
0,6523
0,7080
|
3,0416
2,4092
1,2656
|
0,1193
0,1851
0,4699
|
dGM2,
dINLIBRE
1
an
2
ans
3
ans
|
3,0195
0,6091
0,2458
|
0,1205
0,5798
0,8602
|
6,5635
3,0442
0,2604
|
0,0335
0,1356
0,8512
|
dGM2D,
dINLIBR
1
an
2
ans
3
ans
|
3,1133
0,6108
0,2495
|
0,1156
0,5790
0,8601
|
6,3014
2,9659
0,2317
|
0,0363
0,1415
0,8690
|
Conclusion : le déficit budgétaire est la cause majeure
de l'émission monétaire et mais l'émission monétaire n'est pas la cause majeure
de l'inflation au Viet-nam (?).
Conclusion pour ce chapitre
La conclusion générale de la première partie
Les déficits budgétaires du Viet-nam
sont une des origines et des causes essentielles de l'inflation. L'influence
des déficits budgétaires sur la hausse générale des prix domestiques ne saurait
être constatée par plus que son rôle dans la création monétaire. Cependant,
cette influence dans le cas du Viet-nam ne semble confirmer aucunement les
principes de la théorie quantitative de la monnaie ou de la théorie monétariste
(surtout le point de vue de M. Friedman), en ce sens que l'accroissement de la
masse monétaire en circulation, destiné à financer les déficits budgétaires, ne
crée pas une hausse automatique ou proportionnelle du niveau des prix.
L'expansion monétaire créée pour couvrir les dépenses de l'Etat est souvent un
facteur de hausse des prix, c'est à dire l'origine de l'inflation, et la cause
d'une accélération du rythme des hausses préexistantes des prix, c'est à dire
l'effet de la prolongation de l'inflation. Cependant, la hausse des prix ne
dépend pas seulement de l'ampleur des flux monétaires créés, elle dépend
surtout de la nature improductive et inefficace des dépenses publiques comme
nous l'avons montré dans la section de la structure des dépenses publiques. Au
Viet-nam, les dépenses budgétaires trop élevées à l'armée populaire, à la
sécurité intérieure, à l'administration, aux entreprises publiques, aux
secteurs et régions non-profitables, à la subvention à l'éducation et à la
santé au cours des années 1976-1980 sont les origines du déclenchement de
l'inflation élevée.
On remarque donc que l'organisation
du système budgétaire du Viet-nam favorise la formation d'une inflation par la
demande, mais également celle d'une inflation par le coût.
Le financement du déficit
budgétaire, par le recours à l'émission monétaire, est souvent une cause
immédiate de l'inflation parce que les dépenses publiques sont surtout des
dépenses improductives ou aux entreprises publiques qui sont toujours
inefficaces ou déficitaires.
Les revenus monétaires distribués ne
permettent pas d'accroître la capacité de production, mais créent toujours
nouvelles demandes. En réalité, aux Viet-nam, ces revenus monétaires sont
destinés à satisfaire des besoins de consommation, même les émissions monétaires
pour des investissements exigent aussi des biens de consommation. L'ampleur des
flux monétaires nouveaux explique la formation d'un écart inflationniste très
important entre l'offre et la demande globales. L'augmentation des moyens de
paiement ne trouve aucune contrepartie déflationniste, car la croissance trop
faible de la production, même négative. Au contraire, elle alimente une
expansion secondaire de la demande dans le secteur privé et continue à financer
les déficits considérables et permanents des entreprises publiques.
L'incidence de la dépense publique
sur le niveau général des prix dépend non seulement de la nature de la dépense
(consommation ou investissement), mais aussi du secteur auquel elle bénéfice
(par exemple: subventions aux entreprises publiques et aux exportateurs,
supplément de salaires pour les fonctionnaires, supplément pour l'armée et la
sécurité intérieure...) et enfin de la région géographique, où les dépenses
publiques doivent être réalisées (capitale, grandes villes, zone rurale en voie
de développement ou en régression, zone productive ou zone lointaine
non-productive). C'est ainsi que l'accroissement des flux monétaires dans une
région économiquement retardée exerce souvent une influence négligeable sur le
niveau général des prix parce que l'augmentation des moyens de paiement dans
cette région correspond à une progression de monétisation de l'économie
régionale, et donc des échanges commercialisés. En fait, en nature, comme nous
l'avons dit dans le chapitre conservé à la politique monétaire, l'économie
vietnamienne avant 1989 est sous monétisée. Avant 1985, elle était une économie
de troc. C'est pour cela que l'accroissement rapide de la masse monétaire n'a
pas créé une croissance correspondante du taux d'inflation.
La mode des recettes fiscales sont
également un facteur de hausse des prix, dans la mesure où le bénéfice et
l'impôt des entreprises est calculé comme une pourcentage de leurs coûts de
production, c'est à dire plus le revient est élevé, plus bénéfice est élevé, ce
qui stimule aux entreprises de chercher d'augmenter leurs revients (coût de
production). En suite, dans le processus de la libéralisation économique
accompagnant le manquement de disciplines financières, la plupart des impôts
imposés aux entreprises publiques et privées sont tout de suite évadés ou
répercutés par les producteurs et commerçants dans leurs prix de vente. Même
ces derniers ont profité les occasions d'accroissement de l'impôt pour
accélérer plus rapidement leurs prix de vente afin de gagner plus de bénéfice.
Plusieurs produits ne sont pas touchés directement par l'augmentation des
impôts, mais en raison des anticipations d'inflation résultant de
l'augmentation des impôts appliqués aux autres produits, leurs prix
s'accroissent de façon continuelle, ce qui crée une spirale inflationniste
causée par les modifications sans cesse du système fiscal de l'Etat.
La structure des recettes fiscales
est aussi une origine et une cause importante de l'inflation du Viet-nam
puisque le Viet-nam à l'époque était une économie de pénurie et d'inflation
chronique, les consommateurs acceptent d'acheter des marchandises selon
n'importe prix. Dans le secteur public, malgré les réglementations de l'Etat
sur la fixation des prix ou la détermination des deuxième et troisième prix
dans le système à double et triple prix, les entreprises publiques cherchent à
augmenter leurs prix de vente grâce à l'augmentation légale de leurs revients,
cette mesure est spécialement utile aux entreprises car leurs bénéfices sont
proportionnellement identique à leurs revients selon le principe de
détermination du bénéfice. Dans le secteur privé, la plupart des impôts fiscaux
sont évadés ou répercutés au niveau des consommateurs par les entrepreneurs et
les commerçants. La production et le commerce clandestins sont partout. C'est
en particulier le cas des droits de douane, des impôts sur les chiffres
d'affaires et sur les bénéfices. Les impôts directs sur les bénéfices des
entreprises publiques et privées sont évadés ou répercutés directement au
niveau des consommateurs, car ces impôts, quelle que soit leur forme,
constituent un élément de prix de revient, au même titre que l'achat des
matières premières ou la rémunération de la main d'oeuvre. Aussi, les
producteurs et les vendeurs ne réduisent aucunement leur taux de profit lorsque
la charge fiscale est accrue. La hausse des coûts se traduit par une
augmentation rapide du niveau des prix qui crée une inflation de plus en plus
forte.
Cette augmentation rapide des prix
se produit à condition qu'il y ait autant d'acheteur qui désire payer le
nouveau prix. C'est généralement pour le cas du Viet-nam. D'une part, comme
nous l'avons dit, le Viet-nam à l'époque était une économie de pénurie et
d'inflation chronique avec le régime de rationnement par les tickets. Par
conséquent, quand on a l'argent, on doit le dépenser tout de suite pour
échapper l'effet inflationniste parce que les vietnamiens n'ont pas d'illusion
monétaire. En même temps, les gens savent que le prix dans le marché de l'Etat,
de toute façon, est toujours inférieur à celui dans le marché privé, ils donc
dépensent leur argent dans ce marché malgré la hausse continuelle des prix.
D'autre part, il existe toujours des couches sociales privilégiées et riches
qui maintiennent un niveau de vie élevée. Ce sont des digigeants-corruptibles
de tous niveaux dans la société ou des gens ayant leurs parents d'outre-mer qui
leur envoient souvent des devises. Enfin, comme le Viet-nam n'a pas un marché
de capital nécessaire, la majorité absolue des revenus est dépensée à la
consommation directe ce qui renforce la demande insatisfaite.
On trouve encore plusieurs autres
cas d'inflation qui se produisent lorsque la charge fiscale devient de plus en
plus importante, c'est par exemple que les entrepreneurs et les commerçants
privés de taille moyenne (en partie majoritaire au Viet-nam) arrêtent leur
production ou ferment leur magasin par l'augmentation des taux fiscaux ou
l'extorsion de l'appareil administratif. L'augmentation de la demande s'adresse
à des offres des autres producteurs ou commerçants ou même à l'extérieur; ces
derniers profitent cette occasion pour accroître leur prix et le processus
d'inflation est déclenché.
Nous venons d'analyser que la charge
fiscale qui pèse sur les entreprises publiques et privées, les pousse à
augmenter leur prix pour ne pas diminuer leurs profits. Ceci provoque une
augmentation du niveau général des prix s'il y a toujours des acheteurs qui
acceptent de payer les nouveaux prix. C'est exactement le cas du Viet-nam
depuis 1975 jusqu'en 1989. Ce fait est la conséquence directe des déséquilibres
structurels très élevé de l'économie vietnamienne, c'est ce que nous allons
étudier dans la partie suivante.
[1] Guillaumont S. (1993), op. cit. p.33
[2] Friedman M. (1976) "Inflation et Système Monétaire",
Calmann-Levy.
[3] De Haan J. and Zelhorst D. (1990) "The Impact of Government
Deficits on Money Growth in Developing Countries", Journal of
International Money and Finance, Vol 9, p.455
[4] Grier and Neiman (1987)
[5] Friedman M. (1971) ; Von
Furstenberg (1980)
[6] De Haan J. and Zelhorst D. (1990), op. cit., p.455
[7] Gillis et al. (1983) p.360
[8] Modigliali (1987); De Haan J.
and Zelhorst D. (1990), op. cit., p.455
[9] De Haan J. and Zelhorst D. (1990), op. cit., p.455
[10] Bruno M. et Easterly W. (1995) "Inflation Crises and Long-Run
Growth", WPS 1517, World Bank, Washington D.C.
[11] Azam J.P. (1995), op. cit., p.28
[12] Azam J.P. (1995), op. cit., p.28
[13] Azam J.P. (1995), op. cit., p.28
[14] De Haan J. and Zelhorst D. (1990), op. cit., p.456
[15] Collyns (1983)
[16] De Haan J. and Zelhorst D. (1990), op. cit., p.458
[17] Friedman M. (1976) "Inflation et Système Monétaire",
Calmann-Levy, Claassen E. et Salin P. (1978) "Turbulences d'une Economie
Prospère - Dossier", Dunod, avec contributions de dizaines économistes
monétaristes, y compris Friedman Milton, p. 41.
[18] Claassen E. et Salin P. (1978) "Turbulences d'une Economie
Prospère - Dossier", Dunod, avec contributions de dizaines économistes
monétaristes, p. 42.
[19] Claassen E. et Salin P. (1978), op. cit. p.42
[20] Claassen E. et Salin P. (1978), op. cit. p.41
[21] De Haan J. and Zelhorst D. (1990), op. cit., p.466.
[22] Ces analyses sont tirées dans Azam J.P. (1995), op. cit., pp.29-30
[23] Azam J.P. (1995), op. cit., p.31
[24] Bruno M. (1991) "High Inflation and the Nominal Anchor of an Open
Economy", Essays in International Finance, N°183, International Finance
Section, Princeton University, Princeton. Sargent T.J. (1986) "Rational
Expectations and Inflation", Harper and Row Edi. New York
[25] Don Patinkin (1965) "Money, Interest and Price", 2nd
edition, Harper and Row, New York
[26] McKinnon (1993) op. cit. chapter xi: "Stabilizing the Ruble:
Financial Control during the Transition from Centraly Planned to a Market
Economy" (?), Claassen E. et Salin P. (1978), op. cit. p.?
[27] Nhat L.H (1993)
[28] Azam J.P. (1995), op. cit., p.34
[29] Voir le cas de l'Argentine dans: Domingo F. Cavallo, chapter 12,
p.282, dans Dornbusch R., Leslie F. et Helmers "The Open Economy",
op. cit.
[30] Nghiep N.C. et Mo L.H. (1996) "Taux de Change - Méthode
d'Approche et Art d'Ajustement", Editions des Finance, Hanoi.
[31] Nghiep N.C. et Mo L.H. (1996), op. cit. p.180
[32] Azam J.P. (1995), op. cit., p.35
[33] Azam J.P. (1995), op. cit. p.33
[34] Voir Azam J.P. (1995), Guillaumont P. et De Melo (1993), Dollar D.
(1993), Grzegorz Kolodko (1990), Fforde A. (1989-1996), James Riedel (1993),
Ian Jeffries (1993), Markus Diehl (1993), Marie Agnes Crosnier et Edith Lhomel
(1990) Per Ronnas et Orian Sjoberg (1990), Vo Nhan Tri et Ann Booth (1992), et
bien sûr les auteurs appartiennent aux Institutions Bretton Woods comme Brian
Van Arkadie (1991,1993), Zdenek Drabek (1990), Gabrielle Lipworth et Erich
Spitaller (1993)...
[35] Irvrin G. (1995) "Vietnam: Assessing the Achievements of Doi
Moi", the Journal of Development Studies, Vol 31, June, London, p. 728
[36] Azam J.P. (1995), op. cit. p.26
[37] Nghien P.V. (1996), op. cit., p.3
[38] Azam J.P. (1995), op. cit. p.23
[39] Nghiep N.C. et Mo L.H. (1996), op. cit. p.179, Hien N.T. (1996), op.
cit.
[40] Tanzi V. (1984) " Inflation, Lags in Collection and the Real
Value of Tax Revenue", p. 154
[41] Xuan T.T. (1992) "L'inflation au Vietnam", p. 36 et p.50
[42] Azam J.P. (1995), op. cit., p.5
[43] Azam J.P. (1995), op. cit., p.5
[44] Cuong L.V. et al. (1996), op. cit. p. 28
[45] Cuong L.V. et al. (1996), op. cit. p. 29
[46] Fforde A. et De Vylder S. (1996) "From plan to market - the
Economic Transition of Vietnam", Westview Press, 1996, version
vietnamienne, p.45
[47] Fforde A. et De Vylder S. (1996), op. cit. p.46
[48] Persson T. and Tabellini G. (1990) "Macroeconomic Policy,
Credibility and Politics", Harwood Academic Publisher
[49] Azam J.P. (1995), op. cit., p.32
[50] Fforde A. et De Vylder S. (1996), op. cit., p.62
[51] Fforde A. et De Vylder S. (1996), op. cit., p.62
[52] Azam J.P. (1995), op. cit. p.27
[53] Guillaumont S. (1993), op. cit. p.33
[54] Cuong L.V. et al. (1996), op. cit. p. 29
[55] Cuong L.V. et al. (1996), op. cit. p. 29
[56] Rapport du Ministère Vietnamien des Finances à l'Assemblée Nationale,
1995.
[57] Azam J.P. (1995), op. cit., p.50
[58] Azam J.P. (1995), op. cit., p.51
[59] Luoc V.D. (1992), op. cit., p.36
[60] Luoc V.D. (1992), op. cit., p.36
[61] Bruneau C. et Nicolai J.P. (1995) "Causalité persistante entre
Séries non-stationnaires: Application à l'étude comparée des politiques des
pays du G5", Analyses d'Economie et de Statistique, N°40, pp.177-206.
[62] Azam J.P. (1995), op. cit., p.23
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