Thứ Ba, 28 tháng 8, 2012

(5) LES ORIGINES DE L'INFLATION DU VIETNAM D'APRES L'APPROCHE MONETARISTE

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(5) LES ORIGINES DE L'INFLATION DU VIETNAM D'APRES L'APPROCHE MONETARISTE:


section iV -  l'inflation - le troisième facteur de la détermination des recettes budgétaires du Vietnam

          1. l'impact de l'Inflation sur le prélèvement public -
              théories et expériences mondiales

            Les travaux sur l'influence de l'inflation sur la taxation publique sont très nombreux, mais leurs conclusions sont biaisées par les expériences des pays industrialisés car dans ces pays, l'inflation a été généralement associée avec l'augmentation de la valeur réelle des recettes fiscales[1]. Cette augmentation, selon la même étude de Tanzi (1977) a deux origines: d'abord, les retards dans la collection fiscale sont courts et ensuite, les système fiscaux sont élastiques, lorsque l'élasticité impôt-revenu supérieure à unité, l'inflation augmente le revenu fiscal en termes réels, par conséquent, le taux du prélèvement public par rapport au PIB augmente[2]. Peacock et Wiseman (1961), lors de l'étude de la finance publique des pays industrialisés, montrent aussi que l'une des effets de l'inflation est l'accroissement du revenu monétaire. Si le système fiscal du pays est progressif et les taux fiscaux restent inchangés pendant l'inflation, l'impôt direct en termes réels imposé aux individuels doit augmenter, par conséquent, le revenu fiscal sur le PIB augmente. Ainsi, avec existence de l'illusion monétaire dans l'attitude fiscale, l'inflation accroît le taux de mobilisation fiscale plus vite[3]. Ils évaluent également que l'effet de déplacement joue un rôle important  dans l'explication de l'impact positif de l'inflation sur le prélèvement public par rapport au PIB: d'une part, l'inflation crée une raison pour augmenter la charge fiscale, comme un moyen de la réduction de l'inflation, donc cette augmentation est facilement acceptée par la population, et d'autre part, lorsque l'inflation devient trop élevée et la confiance du public sur la monnaie est totalement perdue, cela crée clairement une trouble sociale similaire à la guerre, ainsi, les recettes et dépenses budgétaires peuvent augmenter[4].

            Cependant, plusieurs observations internationales montrent que l'inflation réduit les recettes budgétaires réelles quand il y a des retards dans la collection fiscale, par conséquent, on est convaincu de ne pas mettre la monnaie à dépense (seigniorage)[5]. En fait, dans les pays où le retard dans la collection fiscale est long et les élasticités impôt-revenu monétaire ne sont pas très supérieures (même inférieures) à unité, les impacts de l'inflation sur les recettes budgétaires peuvent être très différents, notamment lorsque le taux d'inflation y devient très élevé[6]. Cette situation existe dans plusieurs pays en développement et peut être même dans quelques pays industrialisés, ainsi, pour ces pays, le problème n'est pas l'augmentation, mais la baisse de la valeur réelle des recettes fiscales du gouvernement[7].
            Tanzi concentre son étude sur le cas des pays avec les caractéristiques suivantes:
            (1) Les systèmes fiscaux ne sont pas élastiques;
            (2) Les retards dans la collection fiscale sont importants; et
            (3) Le taux d'inflation est élevé[8].
            Ce sont essentiellement les cas des pays en développement et le Viêt-nam appartient dans cette classification avec son évolution de l'inflation, du système fiscale et des retards dans la collection des impôts au cours des années quatre-vingt. Pour ces pays, il retire une conclusion que l'inflation entraîne à une diminution des recettes budgétaires en termes réelles[9]. La formule utilisée pour analyser l'impact de l'inflation et du retard dans la collection fiscale est comme suit:

R = 1 / (1+p)^n
                                               
où R est la valeur réelle d'une unité monétaire des recettes fiscales collectionné aujourd'hui mais mesurée en prix de la période où le fait du revenu imposable apparaît, p est le taux d'inflation mensuel et n la taille du retard dans la collection fiscale, exprimée en mois[10]. Selon cette formule, on trouve facilement que l'inflation a un impact négatif sur la valeur réelle du prélèvement public s'il y a n'importe quel retard dans la collection fiscale. Ainsi, avec un taux d'inflation donné et supposons que l'élasticité prix du système fiscal est égal à unité, plus long le retard dans la collection fiscale est, plus grande la réduction de la valeur réelle des recettes budgétaires causée par l'inflation; de l'autre côté, avec un retard donné, plus élevé le taux d'inflation est, plus faible la valeur réelle des recettes fiscales du gouvernement est[11].
            Dans l'argument ci-dessus, Tanzi pose une hypothèse que les élasticités prix-revenu fiscal sont égales à unité, cela veut dire qu'en absence d'autres facteurs, y compris le retard, l'inflation n'engendra aucune augmentation ou diminution réelle du revenu fiscal car les niveaux fiscaux nominaux varient exactement aux variations du prix. Cette hypothèse est selon Tanzi, réaliste pour les pays en développement puisque ces pays ne dépendent pas lourdement de l'impôt sur le revenu personnel[12] qui est souvent collectionné avec une période de retard considérable. Il a, en suite, utilisé cette hypothèse dans le cas de l'Argentine.
            La plupart des études sur l'effet de l'inflation sur le prélèvement public se posent sur l'hypothèse de l'inefficacité de la politique fiscale au cours de période d'inflation, telles que les retard et les coûts de collection; et ces inefficacités créent les distorsions pour les taxes ordinaires[13]. Dans son étude, Tanzi conclut également que le financement inflationniste peut faire plus médiocrement les finances publiques si les taux d'inflation élevés combinés avec les longs retards de collection épuisent la valeur réelle de recettes budgétaires ordinaires. La période de collection fiscale, exogène dans plusieurs études[14], peut devenir une variable endogène et dépend, parmi d'autres variables, du taux d'inflation; en particulier, dans les périodes à inflation élevée; donc, les gouvernements cherchent à protéger la valeur réelle de leurs revenus en réduisant le temps de collection fiscale[15]. Toutefois, dans les théories fiscales normatives actuelles, on considère que la collection des taxes sur le revenu doit être coûteuse et l'intervalle de collection est fixée de façon exogène, en particulier la fréquence de paiement fiscal peut être modifiée simplement par des ordres administratifs alors que le changement des taux fiscaux, dans le système démocratique, doit passer un long processus avec l'acceptation de l'Assemblée Nationale[16].
            Certains auteurs proposent un taux d'émission monétaire optimal afin de créer une taxe inflationniste, imposée sur le revenu des gens gardant la monnaie et donc d'augmenter le revenu de l'Etat[17]. Ils raisonnent qu'en général, d'une part, les pays en développement ont la capacité imposable faible et manquent un système administratif adéquate pour la collection fiscale[18]; d'autre part, ces pays sont très pauvres, ce qui provoque les taux fiscaux très faibles[19]. Dans cette situation, ils doivent utiliser la taxe inflationniste comme un moyen financier du financement du déficit budgétaire, et cette politique est facilement menée par le fait que la Banque centrale est très souvent sous la direction directe du gouvernement ou du ministère des finance[20].
            Pourtant, il existe certains autres raisonnements, notamment deux suivants: En premier lieu, la base fiscale des pays en développement est très base et le rapport de la quantité monétaire sur le PIB est aussi faible; dans cette situation, le revenu fiscale à partir de la taxe inflationniste est très faible; donc, pour augmenter cette taxe, la banque centrale doit relever le taux d'inflation au niveau élevé en émettant davantage la monnaie à la circulation, qui crée des distorsions des prix relatifs, l'accroissement de l'incertitude et du coût de transaction et enfin influence négativement l'activité économique[21]. En deuxième lieu, dans ces pays, il existe toujours le retard souvent important dans la collection fiscale, donc la valeur réelle des recettes fiscales diminue au fur et à mesure de l'augmentation du taux d'inflation[22]. Ainsi, l'utilisation de la taxe inflationniste n'est pas une bonne solution d'améliorer les recettes budgétaires.
            En ce qui concerne les études empiriques, Phelps lors d'utiliser un modèle avec monnaie spécialisée dans la fonction d'utilisé, montre que le seigniorage peut être une part du système de seconde meilleur taxe, donc dans cette situation, il faut utiliser l'inflation pour augmenter le revenu gouvernemental[23]. Le recours à ce financement monétaire aux déficits budgétaires aidera de réduire les inefficacités et permettra le seigniorage de coexister avec taxes de consommation (ou de revenu) dans le menu de taxes optimales[24]. Cependant, les contributions plus tardes pour les finances publiques critiquent l'analyse de liquidité de Phelps sur la séparation de marchandises, et on souligne surtout des inefficacités fiscales lors de réalisation de la seigniorage[25].
            L'étude empirique de Tanzi sur le cas de l'Argentine a bien indiqué que l'inflation a eu un impact très négatif sur les recettes fiscales du gouvernement argentine. Selon ses calculs, le changement des prix de 1975 par rapport à 1974 (9,4% par mois) et existence du retard dans la collection fiscale (4,3 mois avec la collection de la sécurité sociale, et 5,7 mois non compris la sécurité sociale) font baisser les recettes budgétaires en termes réelles de 30-40%, ces chiffres sont tout-à-fait correspondantes à la vérité[26].
            Cependant, Dixit a répondu Tanzi en observant que les gouvernements dans l'équilibre économique général, réagiront avec la présence de retard en ajoutant à tous les taxes, le taux d'inflation, donc cela fait changer les prix et les coûts réels de la collection, ainsi, il y aura plus de possibilités de collection fiscale par rapport au contexte d'équilibre partiel[27]. Dixit donne deux exemples suivants pour renverser l'argument traditionnel: (1) La longueur du retard de la collection fiscale est sans rapport avec le choix du taux d'inflation optimal car les taux d'intérêt sont posés au niveau suffisant de compenser le retard de paiement fiscal; (2) Plus important, la présence de retard accroît la charge excédentaire de l'impôt de revenu, c'est pourquoi garder la confiance de seigniorage est mieux que la suppression de retard de collection fiscale[28].
            En bref, l'impact de l'inflation sur les recettes budgétaires en termes réels n'est pas clair tant en théorie qu'en pratique. Cependant, un pays ayant les trois caractéristiques proposées par Tanzi, peut recevoir un effet négatif de l'inflation sur les recettes budgétaires comme le cas de l'Argentine. Ci-dessous, on examine le cas du Viêt-nam.
           
        2. L'impact de l'inflation sur les recettes budgétaires
             Le cas du Vietnam

            2.1) Les caractéristiques de l'inflation et du prélèvement
                   public du Vietnam sous l'optique de la théorie de Tanzi
            Dans ce paragraphe,  nous examinons si le Viêt-nam satisfait les trois conditions de la théorie de Tanzi.
            a) Les taux d'inflation:
            Dans son étude, Tanzi exige un taux d'inflation élevé, mais il ne parle pas du niveau minimal de ce taux élevé. Dans le cas de l'Argentine, l'étude est faite en 1975 avec le taux d'inflation des prix au vente en gros de 9,4% par mois, c'est à dire 194% par an alors que le taux d'inflation des prix à la consommation est de 134%. Cependant, son tableau liste l'impact du taux d'inflation mensuel variant de 0% à 50%.
            Fischer (1993) distingue les trois niveaux d'inflation annuels suivants pour les pays en développement: Moins ou égal à 15%, entre 15% et 40%, et plus de 40%[29]. Dornbusch R., Sturzenegger F., Wolf H.[30] et Végh C.A.[31] prennent un taux d'inflation de 20% par an pour discriminer les inflation élevées des inflations faibles. Ils, avec Cagan[32], déterminent un seuil de 1000% par an pour l'hyperinflation, donc le taux d'inflation entre 20% et 1000% par an est considéré comme l'inflation élevée.
            Selon ces critères, il est évident que l'inflation au Viêt-nam est au niveau élevé en période de planification et de transition vers l'économie de marché, puisque son taux moyen est de 21,2% par an en période 1976-80, 74,2% en 1981-85. Notamment il monte à 774,7% en 1986, 223,1% en 1987 et 393,8% en 1988 avant de revenir à 67,5% en 1990-91. Même en année victorieuse 1989, le taux d'inflation reste encore à 34,7%. Ainsi, en ce qui concerne le critère d'inflation, le Viêt-nam satisfait la condition de Tanzi en période 1976-1991.
            Pourtant, depuis 1992, le taux d'inflation du Viêt-nam demeure toujours inférieur à 20% par an, avec les taux les plus faibles de 5,2% en 1993 et 4,5% en 1996, et  le taux le plus élevés de 17,6% en 1992. Ainsi, en cette période, la situation du Viêt-nam ne rencontre pas la condition proposée dans la théorie de Tanzi.
            b) L'importance du retard dans la collection fiscale
            Il est regrettable qu'au Viêt-nam, on parle beaucoup et souvent des retards considérables de la collection des impôts en période de transition, mais il n'existe aucune enquête sur ce sujet. La même situation s'est passée avec la fuite fiscale. Dans plusieurs rapports des institutions financières internationales et des économistes mondiaux sur l'économie vietnamienne, ces retards sont considérés comme une cause importante de la chute du taux des recettes budgétaires par rapport au PIB.
            Cependant, depuis 1990-91, il y a les premières estimations sur la fuite fiscale au Viêt-nam, bien que la longueur des retards n'est toujours pas enquêtée. La situation de l'arriéré et la fraude fiscale en période 1990-96 s'explique dans le tableau 1.16.

            Tableau 1.16: Les taux de la fuite fiscale sur les recettes fiscales théoriques (%)

Taux
 Selon  les
journaux

   Selon le
D.N.I

Année
d'inflation
Arriérés
et fraudes
dont
arriérés
dont
fraudes
Arriérés
et fraudes
dont
arriérés
dont
fraudes
 1990
    67,4
      35
    31,0
      4,0
    17,5
    15,5
     2,0
 1991
    67,6
      33
    27,6
      6,3
    16,2
    13,5 
     2,7
 1992
    17,6
      30
    25,0
      5,0
    14,1
    11,8
     2,3
 1993
      5,2
      30
    25,5
      4,5
    13,9
    11,8
     2,1
 1994
    14,4
      25
    17,3
      7,7
    12,9
     8,9
     4,0
 1995
    12,7
      22
    14,2
      7,8
    11,5
     7,4
     4,1
 1996
      4,5
      20
    12,9
      7,1
    10,0
     6,6
     3,4
Source: - Les journaux et rapports des économistes vietnamiens
      - Rapport des activités contre la fuite fiscale du Département Général des Impôts 1991-96.

            Ce tableau nous montre les remarques suivantes:
            - D'après les estimations des économistes vietnamiens publiés occasionnellement dans les journaux domestiques, les rapports officiels et oeuvres scientifiques, le taux de la fuite fiscale totale est équivalent à 35-40% de la valeur fiscale théorique avant 1991, dont la plupart est l'arriéré fiscale: 30-35%. Cependant, les fuites fiscales chutent rapidement depuis la mise en oeuvre des grandes reformes dans le domaine fiscale, notamment des nouvelles lois fiscales. Les deux campagnes de règlement général des dettes des entreprises publiques ont efficacement contribué à cette chute. Au contraire, on voit une tendance de montée du taux de fraude fiscale en cette période. Voici est un problème sérieux qui réclame le gouvernement de réagir vite.
            - Le Département National des Impôts estime que la situation de la fuite fiscale n'est pas si sérieuse comme l'estimation des économistes. D'après lui, le taux de la fuite fiscale annuel n'est qu'environ de 20% avant 1991, dont la part de l'arriéré est de 15%. On voit aussi la tendance à la baisse du taux de l'arriéré et à la hausse du taux de la fraude fiscale.
            - En valeur absolue, l'arriéré fiscale est très grande. En fin 1990, seules les entreprises publiques doivent à l'Etat 10 milles milliards de dông, équivalent à 1,54 fois des recettes budgétaires de l'année, soit 2,5 fois des recettes à partir du secteur économique public[33]. En fin 1991, la dette accumulée augmente à 11 milles milliards de dông, c'est à dire un accroissement de 1000 milliards de dông[34]. Durant la période 1992-96, la dette fiscale augmentée a tendance à baisser rapidement. En 1996, selon le Département  National des Impôts, la fuite fiscale est de 6000 milliards de dông, soit un dixième de la recette fiscale[35]. Les arriérés augmentés chaque année s'accumulent et créent une perte importante pour le budget de l'Etat.
            Effectivement, tous les organismes gouvernementaux ont reconnu existence d'un retard considérable dans la collection fiscale depuis 1a réunification du pays jusqu'à maintenant. Le niveau de ce retard a devenu très important dans les périodes de l'inflation élevée, car l'Etat n'a eu aucune mesure de penalties lourde envers ce retard. Par conséquent, la valeur de la dette fiscale a fortement accéléré. Le taux de perte fiscale peut atteindre à 40-50%, ce qui conduit au fait que le gouvernement enregistre le stock de dette de 12000 milliards de dông, 200 millions de dollars et plusieurs cents kilogrammes d'or à la fin de la campagne de règlement général de dette de la deuxième étape en 1994[36]
            Bien que tout le monde reconnaît l'arriéré et la fraude fiscale partout dans le pays entier et depuis tout le temps, nous n'avons pas de chiffre concernant la longueur du retard de paiement fiscal. D'après l'expérience de gestion économique, nous voyons que le délai du retard peut durer pendant un mois ou quelques mois, surtout pour le secteur privé, mais peut aussi prolonger jusqu'à quelques années, surtout pour les entreprises publiques. En fait, la collection fiscale dépend largement de la capacité financière des entreprises. Plusieurs dettes dues des entreprises publiques cumulées avant 1989-91 ont été effacées car l'Etat comprend qu'elles ne peuvent pas rembourser. Au contraire, il renforce ses subventions pour sauver ces entreprises. En période 1989-1996, la dette des entreprises à faillite est naturellement effacée. En outre, chaque année, il y a des réunions où on discute la suppression des dettes fiscales de quelques entreprises qui sont jurées perdues la capacité de remboursement de la dette envers l'Etat et les banques. Cependant, avec la chute rapide du taux d'arriéré fiscale, le retard dans la collection fiscale diminue également depuis 1989, surtout à partir de 1992.
            c) L'élasticité du système fiscal
            Le tableau 1.17 montre les coefficients d'élasticité recettes budgétaires-produit intérieur brut à travers les périodes principales de l'économie vietnamienne. Le coefficient d'élasticité de la période 1976-80 est de 0,5, très inférieur à 1, prouve que l'inflation, avec le retard dans la collection fiscale a fortement réduit la valeur réelle des recettes budgétaires. Ce conclusion est conforme à celui tiré du tableau 1.2. La situation similaire s'est produite en période 1981-88, mais avec la réduction moins forte, ce qui prouve que le système fiscal s'est ajusté pour s'adapter à l'évolution de l'inflation. Il est surprenant que le coefficient d'élasticité de l'ensemble période 1976-88 est supérieure à ceux des deux sous-période. En général, avec le coefficient d'élasticité de 0,926, l'inflation a l'impact négatif sur les recettes budgétaires en termes réels.

            Tableau 1.17: Les coefficients d'élasticité impôt-revenu PIB
 Période
       Equation: log(R: recettes budgétaires) = a. log(PIB) + c;        prix courant

1976-80
                      log(R)  =  0,501 log(PIB) - 0,955
                                    (3,193)              (-6,341)       (T-student dans les parenthèse)
 R2 = 0,772;   R2 ajust = 0,697;   SE = 0,013;   DW = 1,474;   F = 10,19

1981-88
                      log(R)  =  0,908 log(PIB) - 1,192
                                     (66,62)              (-14,27)  
 R2 = 0,998;   R2 ajust = 0,998;   SE = 0,066;   DW = 1,436;   F = 3675

1976-88
                      log(R)  =  0,926 log(PIB) - 1,309
                                     (81,00)              (-25,95)
 R2 = 0,998;   R2 ajust = 0,998;   SE = 0,114;   DW = 1,055;   F = 6560

1976-96
                      log(R)  =  0,977 log(PIB) - 1,450
                                     (89,39)              (-16,71)
 R2 = 0,998;   R2 ajust = 0,998;   SE = 0,227;   DW = 0,422;   F = 7990

1986-96
                      log(R)  =  1,077 log(PIB) - 2,544
                                     (30,36)              (-6,69)
 R2 = 0,990;   R2 ajust = 0,989;   SE = 0,222;   DW = 0,782;   F = 922   

1989-96
                      log(R)  =  1,292 log(PIB) - 5,028
                                     (21,49)              (-7,23)
 R2 = 0,987;   R2 ajust = 0,985;   SE = 0,094;   DW = 1,970;   F = 461,8

            Il y a un changement en période 1986-96, surtout 1989-96, car les coefficients d'élasticité deviennent supérieures à unité. Dans cette situation, avec existence d'un retard donné, les recettes budgétaires augmentent plus vite que l'inflation, et donc le taux des recettes budgétaires par rapport au PIB augment, les pertes fiscales de la période précédente sont progressivement compensées[37]. De plus, en période 1989-96, puisque le délai du retard de la collection fiscale baisse considérablement, et le coefficient d'élasticité est très élevé (1,3), la valeur réelle des recettes budgétaires augmente plus vite, et le taux des recettes budgétaires par rapport au PIB dépasse le niveau préinflationniste (1988) selon la théorie de Tanzi[38]. 

            2.2) Relation entre l'inflation et le prélèvement public

            Le graphique 1.4 indique l'influence significative de l'inflation sur le prélèvement public du Viêt-nam: l'augmentation du taux d'inflation entraîne clairement celle des recettes budgétaires en termes nominaux. 

            Graphique: Comparaison des taux d'inflation et de prélèvement public (%)
      

            Cependant, le graphique 1.5 nous montre une corrélation négative entre les variations du taux d'inflation et celles du taux de prélèvement public sur le PIB. En effet, au cours des années 1976-84, lorsque le taux d'inflation est encore sous le seuil de 100% par an, le taux de mobilisation fiscal demeure élevé (20-26,7% du PIB). Cependant, depuis 1985, le taux d'inflation a accéléré et devenu très élevé dans les années 1986-1988, cette accélération s'est accompagnée avec la chute dramatique du taux de prélèvement public sur le PIB jamais vue depuis la réunification du Viêt-nam 1975.

            Graphique 1.5 : Inflation et prélèvement public par rapport au PIB, %
        
ne pas poster mon graphique.  

            Depuis 1992, le gouvernement commence à déployer les campagnes de traitement des dettes de toutes les composantes économiques, surtout dettes à partir des entreprises publiques, ce qui peut nous fait croire que le retard dans la collection fiscale a considérablement baissé. En fait, d'après un rapport du Département Général des Impôts en Juin 1995, le retard dans la collection fiscale du secteur privé est faible alors que le retard dans le secteur public et d'investissement étranger est important.
            Depuis 1992, il y a plusieurs facteurs de soutenir l'augmentation des recettes budgétaires:
            - L'Etat renforce ses efforts dans la collection des dettes fiscales. Jusqu'en 1992 et 1993, le gouvernement a négocié avec toutes les entreprises sur leurs anciennes dettes[39] pour régler ce problème dans une courte période (2-4 ans).
            - Toutes les dettes fiscales doivent subir un taux d'intérêt prêteur fixé par la Banque centrale, ce taux est plus élevé que celui d'inflation, même le taux d'intérêt réel dans les années 1993-1996 a atteint un niveau très élevé: 20-30%/an. Cette politique menée par le gouvernement a vraiment pénalisé les entreprises ayant l'habitude de retard dans le paiement fiscal, donc, le taux de retard a fortement baissé. Seules les entreprises en perte veulent ce retard.
            En conséquence, l'élasticité revenu fiscal - prix a dépassé unité. Dans cette situation, les recettes budgétaires en termes réels commenceront à augmenter et continueront d'augmenter au fur et à mesure de l'inflation[40]. Ainsi, la perte fiscale de la période précédente a été compensée et le revenu réel du gouvernement a augmenté. Ce fait a été bien monté par l'augmentation rapide du taux des recettes fiscales sur le PIB depuis 1992. La situation du Viêt-nam depuis 1992 à 1996 s'est passé exactement comme la conclusion de Tanzi: plus court le retard dans la collection fiscale est et plus élevé le coefficient d'élasticité est, plus vite la valeur réelle des recettes fiscales augmente[41]
            Cependant, à côté de reconnaître l'orientation correcte des réformes fiscales du Viêt-nam, Fforde A. et De Vylder (1996) soulignent toujours que l'application des lois fiscales est beaucoup plus difficile que de l'adoptation de ces lois. Selon eux, au Viêt-nam, la fuite et l'arriéré fiscale existent de façon persistante; le taux fiscal réel dépende toujours des négociations entre les collectionneurs et les contribuables; la corruption est partout et accélérée; les gouvernements locaux, au nom du gouvernement central dans la collection fiscale, ne livrent qu'une partie fiscale collectionnée[42].
            En dehors de deux facteurs d'inflation et de retard dans la collection fiscale, il y a encore d'autres facteurs qui ont bien joué le rôle important dans la chute du taux de recettes fiscales en période avant 1992, comme la baisse rapide de l'efficacité économique du secteur économique public et la monté du taux d'évasion fiscale dans les périodes de haute inflation. Spécialement, la non-reconnaissance de existence de l'inflation avant 1988, l'application d'une politique monétaire passive et expansionniste, la monétisation du déficit budgétaire et les dévaluations successives ont également les facteurs défavorables aux recettes budgétaires au cours des années quatre-vingt.
            L'analyse empirique de la relation entre l'inflation et les recettes budgétaire au Viêt-nam confirme que le prélèvement public a la relation de causalité avec le taux d'inflation. Le taux des recettes budgétaire par rapport au PIB diminue aux périodes de la hausse du taux d'inflation, notamment lors de l'inflation galopante et au contraire.
           


[1] Tanzi V. (1977) "Inflation, Lags in Collection and the Real Value of Tax Revenue", IMF Staff Papers, Vol. 4, March, p. 154
[2] Tanzi, V. (1977) op. cit.,p.154 et p. 156
[3] Peacock A. T. et Wiseman J. (1961), op. cit. pp. 31-32.
[4] Peacock A. T. et Wiseman J. (1961), op. cit. p.32
[5] Mourmouras A. et Tijerina J.A. (1994) "Collection Lags and the Optimal Inflation Taxes", Staff Papers, IMF, Vol. 41, N°1, March
[6]Tanzi, V. (1977), op. cit. p.154
[7]Tanzi, V. (1977) op. cit.,p.154
[8]Tanzi, V. (1977) op. cit., p.155
[9] Tanzi, V. (1977) op. cit., p.155
[10] Tanzi V. (1977)  op. cit., p.157
[11] Tanzi V. (1977)  op. cit., p.158
[12] Tanzi V. (1977) op. cit., p.161
[13] Mourmouras A. et Tijerina J.A. (1994), op. cit., p.31
[14] Dixit A. (1991) "The Optimal Mix of Inflationary Finance and Commodity Taxation with Collection Lags", Staff Papers, IMF, Vol. 38, September, p.643-54
[15] Mourmouras A. et Tijerina J.A. (1994), op. cit. p.31
[16] Tanzi V. (1992) "Theory and Policy: A comment on Dixit and on Curent Tax Theory", Staff Papers IMF, Vol. 39, December, pp. 975-66.
[17] Friedman  (1971) "   "; Fürstenberg (1980) "  " Xem thumuc cua Jakob Haan
[18] Kitchen (1986) " Xem thumuc cua Jakob Haan
[19] Gillis et al. (1983) "  " pp. 289-292 Xem thumuc cua Jakob Haan
[20] De Haan J. and Zelhorst D. (1990) "The Impact of Government Deficits on Money Growth in Developing Countries", Journal of International Money and Finance, Vol. 9, 455-469
[21] De Haan J. and Zelhorst D. (1990) "The Impact of Government Deficits on Money Growth in Developing Countries", Journal of International Money and Finance, Vol. 9, 455-469
[22] Tanzi V. (1977), (1980), (1985), Aghevli and Khan (1978) Xem thu muc cua : De Haan J. and Zelhorst D. (1990) "The Impact of Government Deficits on Money Growth in Developing Countries", Journal of International Money and Finance, Vol. 9, 455-469
[23] Phelps Edmund S. (1973) "Inflation in the Theory of Public Finance", Swedish Journal of Economics, pp. 867-882.
[24] Mourmouras A. et Tijerina J.A. (1994), op. cit. p.31
[25] Frank J. (1987) "Comment on Zvi Hercowitz and Efrain Sadka: Optimal Currency Substitution Policy and Public Finance", in Assaf Razin and Efrain Sadka Edi. "Economic Policy in Theory and Practice", London, Macmillan; Mourmouras A. (1991) "Optimal Inflation and Income Taxes in A Model with an Untaxed Sector and A Black Market in Foreign Exchange", University of Cincinnati; Végh C.A. (1989) "Government Spending and Inflationary Finance: A public Finance Approch", Staff Papers IMF, Vol.36, Septembre, pp. 657-77.
[26] Tanzi V. (1977) op. cit., pp.163-164
[27] Mourmouras A. et Tijerina J.A. (1994), op. cit. p.31
[28] Mourmouras A. et Tijerina J.A. (1994) op. cit., p.32
[29] Fischer S. (1993) "The Role of Macroeconomic Factors in Growth", Journal of Monetary Economics, 32 (1993), 485-512, North-Holland, p. 503.
[30] Dornbusch R., Sturzenegger F., Wolf H. (1990) "Extreme Inflation: Dynamics and Stabilization", Brookings Papers on Economic Activity, Vol. 2, p.5.
[31] Végh C.A. (1992) "Stopping high inflation", IMF Staff Papers, Vol.39, N°3, p.630.
[32] Cagan P. (1956) "The Monetary Dynamics of Hyperinflation", in Friedman M. (1956) "Studies in the Quantity Theory of Money", University of Chicago Press, Chicago, United States, p.25
[33] Rapport du Ministère des Finances, repris dans Xuan T.T. (1992), op. cit. p.65
[34] Rapport du Ministère des Finances, repris dans Xuan T.T. (1992), op. cit. p.36
[35] Voir Nhan N.T.T. (1997) "Fuite Fiscale au Vietnam: Réalité, Causes et Propositions", Mémoire MBA, CFVG, Hanoi, Vietnam, p.26 et p.17.
[36] Hung D.S. (1996) "L'évolution de la Croissance et du Développement Economique du Vietnam", dans Bach V.D. (1996), op. cit. p. 117
[37] Tanzi V. (1977) op. cit., p.160
[38] Tanzi V. (1977) op. cit., p.160
[39] Fforde A. et De Vylder S. (1996) "From plan to market - Economic Transition of Vietnam", Westview Press, United States of America. Version vietnamienne, p. 63
[40] Tanzi V. (1977), op. cit. p.162
[41] Tanzi V. (1977), op. cit. p.161
[42] Fforde A. et De Vylder S (1996), op. cit., p.53

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