Économie internationale
Loi des avantages absolus
Selon Adam Smith, chaque pays est plus efficace que les autres dans la production d'un bien au moins. Le pays en se spécialisant dans la production d'un bien ce qui signifie l'abandon de la production des autres biens, approfondit la division du travail et ainsi la liberté des échanges va accroître le bien-être de l'ensemble des pays. C'est l'avantage absolu dans la production d'un bien qui détermine la spécialisation de chaque pays. (Smith)
Loi des avantages comparatifs
Selon Ricardo, ce n'est pas l'avantage absolu qui compte mais l'avantage relatif. Autrement dit un pays, qui est moins efficace que les autres pays dans la production de tous les biens qui peuvent être échangés, sera relativement moins inefficace dans la production d'au moins un bien. En exploitant cet avantage comparatif, c'est-à-dire en se spécialisant dans la production de ce bien, le libre-échange se révélera préférable à l'autarcie. L'analyse ricardienne ne précise pas quel sera le niveau exact des prix et des quantités échangées entre pays. C'est S. Mill qui déterminera l'équilibre de l'échange international en faisant deux hypothèses : fonctions de demande par pays identiques et constance de la part du revenu réel consacrée à chaque bien. D'autres hypothèses fondent le modèle : concurrence pure et parfaite, existence d'un seul facteur primaire par pays, coûts de production fixes (totalement indépendants de l'échelle de production et des effets externes). (Ricardo, Mill)
Paradoxe de Leontief
Partant du fait que les États-Unis étaient en principe mieux dotés en capital que le reste du monde, Leontief (prix Nobel 1973) calcule à l'aide de la matrice input-output les contenus en travail et en capital des exportations et importations américaines pour l'année 1947. Or, les résultats obtenus montrent l'inverse de ce qui était attendu : les États-Unis exportent des biens qui nécessitent beaucoup de travail et importent des biens relativement capitalistiques. Plusieurs explications ont été avancées : présence de coûts de transport et de droits de douane ; caractères des fonctions de production ; présence d'un troisième facteur de production : les ressources naturelles ; sous-estimation du capital américain ; effets de la demande ; très forte productivité des travailleurs. Les spécialistes du commerce international ont amplement discuté et contesté ce paradoxe, les critiques portant sur trois points : la méthode relative aux fonctions de production, la non prise en compte du protectionnisme américain, l'absence d'un troisième facteur de production, à savoir les ressources naturelles qui à côté du travail et du capital sont susceptible de modifier considérablement les résultats initiaux en fonction de leur substituabilité ou de leur complémentarité respectives. (Leontief)
Théorie du cycle de vie du produit
Selon Vernon, les innovations sont à l'origine du cycle de vie d'un produit. Elles se produisent dans des pays à stock de capital physique et humain élevé. Le coût élevé de l'innovation est amorti car ces biens nouveaux peuvent s'écouler sur un marché suffisamment grand et solvable. Une fois maîtrisé le marché domestique le produit est exporté. Au fur et à mesure que l'innovation est connue, la concurrence se durcit et le coût des facteurs de production redevient prédominant. La production est alors transférée vers des pays à bas salaires. (Vernon)
Théorie de la concurrence imparfaite et politique commerciale stratégique
La concurrence imparfaite se caractérise par l'existence de barrières à l'entrée, des rendements croissants ou de surprofits liés à des positions de monopole. Les économies d'échelle donnent un avantage déterminant aux entreprises qui atteignent les premières la taille optimale. Cette dernière permet de différencier les gammes et d'amortir les dépenses de recherche et de développement. De même, les entreprises peuvent pratiquer des prix bas et laminer les profits des autres firmes. Dès lors, les pays dont les firmes ne seraient pas compétitives seront obligés d'importer des biens et vont prendre un retard technologique. C'est pourquoi les entreprises et les nations sont incitées à tout faire pour faire perdurer cet avantage ou à le conquérir. La politique commerciale stratégique consiste donc à chercher à éliminer son concurrent afin de récupérer ses débouchés et renforcer son pouvoir de monopole. Un autre exemple de protection est lié aux externalités d'apprentissage. L'ouverture internationale peut amener un pays à se spécialiser dans un secteur dont la productivité est supérieure à celle observée ailleurs. Toutefois, cette efficacité peut être de court terme et ne pas tenir compte de l'efficacité dynamique, c'est-à-dire incluant les externalités d'apprentissage gage d'une croissance élevée à long terme. Une fois entré dans cette spécialisation, le pays connaîtra une faible croissance. Pour abandonner ces mauvais secteurs et permettre la reconversion vers le ou les bons secteurs, le pays devra se mettre à l'abri de la concurrence et recourir à une politique de subventions. Cette justification de la protection fait l'objet de diverses critiques : comment distinguer les bons et mauvais secteurs ; si la demande dépend de la qualité et non du prix, la protection peut se révéler moins efficace ; enfin, si tous les pays choisissent le même secteur, le commerce s'effondre. (Krugman)
Théorie de la demande de Linder
Une des critiques adressées aux modèles ricardien ou d'Ohlin-Heckscher est de sous-estimer le rôle de la demande. Selon Linder, l'échange des biens manufacturés par opposition aux produits primaires ne peut être expliqué par les seules dotations relatives naturelles. Le volume du commerce entre deux pays dépend des préférences des consom-mateurs. La similitude des fonctions de demande des pays qui échangent détermine la part dans le revenu national du volume des biens manufacturés échangés. Plus le revenu par tête des pays est proche, plus l'intensité du commerce entre les deux pays sera élevée. Les hypothèses du modèle sont les suivantes : les individus touchant le même revenu possèdent la même structure de demande quel que soit le pays auquel ils appartiennent ; la répartition des revenus est la même dans les deux pays ; le pays fabrique un produit manufacturé que parce qu'une demande domestique préexiste à une demande extérieure. Empiriquement, certaines études montrent que des pays proches du point de vue du revenu par tête tendent à davantage commercer. Toutefois d'autres variables pourraient expliquer un tel résultat. Il peut s'agir de la proximité des pays (la distance semble être une variable pertinente et significative pour expliquer le commerce bilatéral) ou bien encore de l'appartenance des pays à une même association de libre-échange. (Linder)
Théorie de l'échange inégal
Dans le commerce international, selon cette théorie, l'exportation de produits manufacturés et l'exportation de produits primaires ne se font pas à un prix tel que les quantités de travail incorporées dans les biens échangés soient égales. Au contraire, les termes de l'échange sont tels que la quantité de travail que renferment les exportations des pays dominés est inférieure à celle que renferment les exportations des pays capitalistes. (Arghiri Emmanuel)
Théorie de l'économie politique de la protection
L'hypothèse centrale de cette théorie est que les mesures prises dans le cadre de la politique commerciale (protectionnisme ou bien de libéralisation) sont avant tout des mesures de redistribution ou de transfert prises par des décideurs politiques. Certains groupes vont chercher à bénéficier de ces transferts ou de ces rentes. Ainsi, ces mesures créent des activités "profitables" bien que non productives au sens direct de ce terme. Dans ce modèle d'économie politique, l'homme politique a pour objectif son élection et il cherche des ressources. Il pourra obtenir le soutien d'un ou plusieurs lobbies en fonction notamment de sa position en matière de politique commerciale. Les lobbies se décideront à soutenir un candidat en fonction de trois paramètres : probabilité que le candidat soit élu, retombées du programme électoral du candidat élu, le coût en argent et en temps que la campagne électorale représente pour chaque groupe de pression. Le candidat arbitre entre sa position en matière de politique commerciale et sa probabilité d'être élu. Il ne doit pas apparaître trop inféodé aux groupes de pression sous peine de perdre des voix. Quant aux lobbies, leur pouvoir se révèle inégal. Certains aux intérêts concentrés se mobiliseront plus facilement, le partage de bénéfices élevés compensant le coût de mobilisation pour convaincre le candidat. En revanche, les consommateurs dont le bénéfice par consommateur est moins élevé se mobiliseront moins facilement. L'incertitude peut également jouer sur les capacités de mobilisation des groupes. L'ouverture des économies génère une incertitude sur la répartition des coûts et des bénéfices favorisant le statu quo. (Magee, Block, Young)
Théorème de l'égalisation des prix de facteurs
Selon ce théorème, le libre-échange réduit le revenu relatif du type de travail (qualifié ou non qualifié) qui est relativement rare dans un pays. (Stolper et Samuelson)
Théorie de l'intégration régionale
Les accords commerciaux régionaux sont à l'origine de deux effets : une création de trafic et un détournement de trafic. Le premier effet correspond au fait que les consommateurs de chaque État membre achètent de plus grandes quantités aux producteurs des autres États membres. Il en résulte des gains d'efficacité à la condition que ces producteurs soient plus efficaces que les offreurs du reste du monde. Le deuxième effet correspond au fait que si les consommateurs peuvent acheter aux autres producteurs des États membres c'est en raison de différences de coûts créés artificiellement. Selon le théoricien Viner, c'est le deuxième effet qui l'emportera, aboutissant à une baisse du bien-être. (Viner)
Théorie marxiste de l'échange international
L'échange international est voulu et organisé par les nations. Il permet l'importation de biens nécessaires à l'entretien de la force de travail et d'exporter des biens manufacturés en surplus. Le commerce extérieur permet la création de plus-value dans les pays capitalistes au sens où l'importation permet l'entretien de la force de travail des pays capitalistes à un prix inférieur à celui qui existait avant l'échange. Les importations permettent également d'abaisser la valeur du capital constant utilisé. Le commerce permet également la réalisation de la plus-value. D'une part, les débouchés extérieurs permettent d'écouler la production capitaliste. D'autre part, l'échange est inégal entre nations dominantes et nations dominées. L'exportation de produits manufacturés et l'exportation de produits primaires ne se font pas à un prix tel que les quantités de travail incorporées dans les biens échangés sont égales. Au contraire, les termes de l'échange sont tels que la quantité de travail que renferment les exportations des pays dominés est inférieure à celle que renferment les exportations des pays capitalistes. (Marx)
Théorie HOS (néo-classique) du commerce international (Heckscher, Ohlin et Samuelson)
Elle cherche à expliquer l'échange international par l'abondance ou la rareté relative des divers facteurs de production dont sont dotés les pays. Soit deux pays A et B : A dispose en abondance de capital et de travail mais a très peu de terre ; pour B, c'est l'inverse, il dispose de beaucoup de terre mais de peu de travail et de capital. La rente dans le pays B est plus faible par rapport au salaire et à l'intérêt, il a donc intérêt à produire des biens nécessitant beaucoup de terre. Inversement, dans le pays A, où le salaire et l'intérêt sont relativement faibles par rapport à la rente, son avantage résidera dans des produits qui nécessitent beaucoup de travail et de capital et peu de terre. Chaque pays a donc tendance, premièrement, à se spécialiser dans les biens nécessitant des facteurs de production qu'il possède en abondance relativement aux autres pays, deuxièmement, à exporter des biens qui renferment beaucoup de facteurs qu'il possède en abondance et, troisièmement, à importer des biens qui nécessitent beaucoup de facteurs qui lui manquent. (Heckscher, Ohlin, Samuelson)
Théorie de la protection dans le cadre des industries naissantes
En protégeant l'industrie dans le premier temps de son développement, le pays permet à cette activité d'engranger des économies d'échelle et de bénéficier de gains d'apprentissage. Il en résulte une baisse du coût moyen par rapport à celui des producteurs du reste du monde. Une fois que le coût moyen est égal ou inférieur à celui du reste du monde et donc que l'avantage comparatif du pays est établi, la raison d'être de la protection disparaît. Les coûts de la protection, notamment pour les consommateurs, doivent être à terme compensés par les recettes, une fois l'avantage comparatif établi. (List, Perroux, de Bernis)
Théorie de la protection douanière
La théorie du commerce international distingue deux cas en fonction de la taille du pays qui applique la protection douanière. Le premier cas concerne les petits pays. Un petit pays est un pays qui n'influence pas les prix internationaux. En concurrence pure et parfaite, un droit de douane imposé par un petit pays augmentera le prix domestique sans modifier le prix international. Les gains de l'instauration du droit de douane seront insuffisants pour compenser les pertes de bien-être des consommateurs ainsi que les distorsions causées par ces mêmes droits de douane. Dans le cas d'un petit pays, le libre-échange est donc supérieur à toute forme de protection. Concernant les grands pays qui ont donc le pouvoir d'influencer les prix internationaux, l'instauration d'un droit de douane entraînera une baisse de la demande domestique qui elle-même entraînera une baisse du prix international. Le prix à l'importation baissera et le pays connaîtra une amélioration des termes de l'échange. Dans le cas d'un grand pays, établir un droit de douane peut augmenter le bien-être. Toutefois, le pays qui l'instaure risque des représailles.
Không có nhận xét nào:
Đăng nhận xét